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Le « triple I » au secours du « triple A »

Pour sauver son « triple A », mieux vaut être doté du « triple I ». I pour immobilier. Car, jamais dans une période aussi troublée, l’immobilier est apparu autant comme une bouée de sauvetage pour certains de nos grands groupes nationaux. Les exemples se multiplient. Prenons en deux, à commencer par Groupama.

Fragilisé au niveau de ses fonds propres, le 6e assureur national est dans l’obligation de se séparer de l’une de ses pépites - Silic – dans le cadre d’une transaction qui fleure bon le colbertisme d’antan. Ou quand la raison d’Etat impose de trouver une solution nationale. Dans les modalités, la Caisse des dépôts ne devrait pas débourser un centime pour offrir à sa filiale Icade les 44% de Groupama dans Silic. Au grand dam des actionnaires minoritaires d’ailleurs, qui, en désespoir de cause, s’en remettent à la pugnacité de Colette Neuville, la présidente de l’Adam (association des actionnaires minoritaires). Espérons au moins que l’opération aura alerté les « professeurs » de Standards & Poors qui, aux dernières nouvelles, envisageaient de dégrader la note de Groupama.

L’immobilier vient également au secours de l’un de nos fleurons du CAC 40 : Areva. Passons sur le fait que la nouvelle direction se paye à bon compte le bilan d’Anne Lauvergeon, peut-être coupable de n’avoir pas envisagé la catastrophe de Fukushima. Toujours est-il que dans sa cure d’amaigrissement, Areva s’est réservé un volet immobilier. Dans sa volonté de réduire les coûts, le n°1 du nucléaire va étudier un regroupement des sites parisiens à La Défense dès 2012. L’avenir du siège social, rue Lafayette, est en suspens.

Areva imite nombre de grands comptes qui ont vu dans l’immobilier un levier d’optimisation de leur performance. On peut citer Véolia Environnement et son futur campus d’Aubervilliers dans le cadre du plan Convergence, SFR pour son nouveau siège social à Saint-Denis, Carrefour et ses 86 000 m2 à Massy, Thales à Gennevilliers, Crédit Agricole à Montrouge…

Qu’elles sont loin les années 2000 où les grandes entreprises vendaient leurs immeubles pour renflouer les caisses. Aujourd’hui, ce sont des investisseurs qui s’en défaussent pour préserver leur rating. Ultime paradoxe d’un secteur qui est, plus que jamais, au cœur de l’économie.

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