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Immobilier : le doute n’est plus permis

« Sortir l’immobilier de l’ère du doute et du soupçon ! ». Le constat pourrait sembler abrupt, voire sévère… s’il n’était le fruit de la réflexion même des acteurs immobiliers. C’est l’un des constats amers remontés dans le livre blanc de l’innovation dans l’immobilier. Le secteur paye, en quelque sorte, le contrecoup de sa financiarisation à outrance dans les années 90, avec, à la clé, une forme d’incompréhension de l’industrie immobilière aux yeux du grand public, des élus et parfois même de la filière.

La réponse passe par deux grands axes pour le groupe de travail de Finance Innovation qui a planché sur le sujet : la formation et l’information. « Un grand travail d’explication et de formation doit être entrepris pour faire progresser et percevoir l’innovation financière comme contribuant avant tout à la sécurisation des acteurs », peut-on lire dans le livre blanc. Et les rapporteurs de proposer de communiquer auprès des directeurs immobiliers pour les former sur les techniques financières de couverture des risques immobiliers ou de mettre en place un « trading-game » auprès des professionnels de l’investissement afin qu’ils puissent expérimenter les outils de couverture du risque. On pourrait aller encore beaucoup plus loin dans la volonté de promouvoir la formation dans l’industrie immobilière.

À cet effort de pédagogie, qui peut surprendre aujourd’hui, s’ajoute un travail d’amélioration de la transparence. Et là, on touche à un chantier titanesque. « La transparence est l’une des conditions souhaitables sinon indispensables à mettre en place pour qu’un marché fonctionne correctement », affirment les auteurs du livre blanc. Et dans leur volonté d’arriver à une concurrence « pure et parfaite » – un rêve d’universitaire diraient certains professionnels – ils plaident pour une information « gratuite et immédiate » qui, dans le domaine de l’immobilier d’entreprise, pourrait se matérialiser par des indices mensuels de performance. Encore faut-il maîtriser le processus de collecte et de traitement de cette information. Là encore, l’immobilier est à l’âge de pierre. En immobilier d’entreprise, le livre blanc pointe l’hétérogénéité des informations recueillies par les investisseurs, souvent en raison d’une déperdition au niveau de la gestion locative des actifs, et partant la difficulté à les analyser et à les comparer. Parmi les pistes évoquées pour « normaliser » les données, figure le programme Fidji, acronyme pour Format d’Inter-échange de Données Juridiques et Immobilières. « Il est essentiel que les professionnels de l’immobilier d’entreprise prennent conscience de l’importance de l’effort à fournir pour que leurs organisations et leurs systèmes d’information gagnent en maturité de façon à améliorer la qualité et la disponibilité des informations et mieux mesurer ainsi leur exposition au risque immobilier », souligne le livre blanc. On ne peut que souscrire à cette volonté de professionnalisation du secteur immobilier. À l’exception peut-être de quelques acteurs qui gagnent plus dans l’asymétrie de l’information.

Mots-clés : FIDJI, Finance Innovation
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