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Sarkozy veut «désintoxiquer» l’immobilier de la dépense publique

Nicolas Sarkozy – à l’instar de tous les autres prétendants à l’élection présidentielle – avait fait faux bond au collectif logement emmené par la Fédération des Promoteurs le 5 avril dernier à Marigny. Cette fois-ci, il n’a pas failli aux professionnels du bâtiment réunis au sein de la puissante FFB (Fédération Française du Bâtiment), qui est à peu près la seule organisation de l’immobilier à rentrer dans le champ de vision des politiques. A quelques jours du premier tour des élections, Nicolas Sarkozy a voulu, devant plus de 300 professionnels, défendre, en 30 secondes montre en main !, son bilan. Il a également tenu à confirmer son programme logement qui tient en cinq idées fortes.

Le foncier tout d’abord. En écho à la proposition de la FFB qui fait consensus, le président de la République s’est dit notamment favorable à inverser la taxation des plus-values sur les terrains non bâtis espérant ainsi favoriser la libération des terrains. La réglementation ensuite. « Il faut simplifier les règles du droit de l’urbanisme. Plus personne n’y comprend plus rien. La moindre ouverture de chantier est un parcours du combattant », a martelé Nicolas Sarkozy en proposant, pour chaque demande de nouvelle norme, la suppression de deux normes anciennes. Le blocage des loyers également. Totalement opposé à cette mesure chère au candidat socialiste, le président ne propose rien d’autre que de s’inspirer du modèle allemand en permettant aux locataires de plaider leur cause devant le juge. La baisse des droits de mutation sur cinq ans. « Entre 2000 et 2011, les recettes des collectivités locales liées aux droits de mutation ont augmenté de 125 %. Rien qu’à Paris, elles sont passées de 420 M€ en 2000 à 1 Md€ en 2011 », a insisté Nicolas Sarkozy. Ajoutez-y la hausse de 30 % des droits à construire et vous avez la totalité du programme logement du candidat Sarkozy.

Un programme placé sous l’aune de la baisse des dépenses publiques. « L’effort public pour le logement, c’est 40 Mds€ par an. Nous ne pouvons continuer comme cela. Il faut nous désintoxiquer de la drogue de la dépense publique », confirmant la suppression de la niche fiscale du Scellier. Réponse de Didier Ridoret, président de la FFB : « Avec le gel de l’aide publique, nous allons devoir faire preuve d’imagination et inventer un nouveau business model pour construire les 600 000 à 700 000 logements en France».