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L’OPCI grand public veut régler son pas sur le pas de son frère

L’OPCI grand public veut marcher sur les traces de son grand frère, le RFA dédié aux institutionnels. En quelques années, les SPPICAV RFA se sont imposées comme le fonds immobilier non coté à la française. Avec une cartographie qui devient lisible pour les institutionnels et que Stanislas Henry, directeur Pôle Solutions et Fonds Institutionnels chez Amundi Immobilier, découpe en quatre grandes catégories : fonds dédié, gestion déléguée sous mandat, fonds club et fonds collectifs. Chacune d’entre elles correspond à une logique d’investissement qui peut aller de la rationalisation de la gestion d’un patrimoine existant, à l’acquisition d’actifs ou de portefeuilles difficilement accessibles, en passant par la gestion d’une allocation à l’immobilier. Résultat : la collecte décolle. L’IEIF, avec le concours du cabinet Philinx, estime à près de 23 Mds€ le montant des actifs sous gestion des OPCI RFA à fin 2011. Une progression de… 104 % ! En quelques années, les OPCI atteignent le niveau de capitalisation que les SCPI ont mis un demi-siècle à conquérir. Une véritable industrie s’est ainsi créée autour de ce produit, avec près d’une cinquantaine de sociétés de gestion et plus de 150 véhicules dédiés aux institutionnels.

L’OPCI grand public la joue plus modeste. Avec seulement 220 M€ de capitalisation pour 8 véhicules, on serait même tenté de parler d’échec. Et pourtant, la persistance de la crise économique et financière pourrait être l’un des alliés inattendu de ce produit. « Le début d’une grande histoire », pour reprendre les propos de Guy Marty, directeur général de l’IEIF, à la tribune du Matin Business Immo sur les OPCI. Les premiers résultats de collecte de l’OPCI grand public lancé par Amundi en attestent. Avec plus de 30 M€ de collecte, dont près de 15 M€ sur le seul mois d’avril, la mayonnaise commence à prendre dans les réseaux, comme en témoigne Jean-Baptiste Roudillon, directeur marketing de LCL Banque Privée. « Ce que veulent les clients, c’est un support d’investissement simple à comprendre, assis sur des actifs tangibles, procurant un revenu immédiat et récurrent », détaille-t-il à la tribune. Un cocktail gagnant pour l’immobilier, même dans un contexte où il peut être perçu par le particulier sous le seul prisme du logement.

L’OPCI peut jouer sur l’ensemble de la cartographie des investisseurs, du mass market à la clientèle de la banque privée, avec un ticket d’entrée très accessible. Au sein d’OPCIMMO, le ticket moyen ressort à 3 800 € pour une souscription dans le cadre d’un compte titre ordinaire et à 15 000 € via l’assurance-vie, cette dernière assurant 90 % de la collecte du véhicule. Un avantage indéniable par rapport à la SCPI dont le processus de gestion reste plus contraignant. « L’OPCI trouve également tout son sens dans une logique de diversification : diversification en terme de risque (du core à l’opportuniste), au niveau des classes d’actifs (immobilier direct, indirect, coté, dette…), sur les secteurs (bureaux, commerce, logistique, hôtellerie…) et sur le plan géographique (Paris, régions, France, international) », argumente Nicolas Simon, directeur général d’Amundi Immobilier. Autant d’atouts que les grands gestionnaires d’actifs veulent cultiver afin de servir une clientèle d’épargnants toujours plus rassurés par le placement pierre. Surtout s’il est régulé.

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