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Le Grand Paris en vert et contre tous

© KENZO TRIBOUILLARD / AFP

« Le Grand Paris ne sera pas Dubaï-sur-Seine ». De son premier discours en tant que ministre du Grand Paris – à défaut d’en être le ministre de plein exercice -, c’est cette formule que l’on retiendra de Cécile Duflot. Un petit tacle au passage à l’égard de Bertrand Delanoë, grand défenseur devant l’éternel de la verticalité à Paris, honnie par ses alliés écologistes, à quelques jours de la visite, par le maire de Paris, d’un projet de grande hauteur sur Paris Rive Gauche.

Mais derrière cette formule à l’emporte pièce, que faudra-t-il retenir de ce premier exercice de style ? Que la ministre de l’Egalité des Territoires et du Logement veut faire du Grand Paris « une métropole qui mise sur la solidarité et sur l’invention plutôt que sur la compétition et l’égoïsme ». Cela ne prête pas à controverse. « Que l’égalité des territoires, c’est répondre au besoin pressant de logements ». Tout le monde en convient, même si on a du mal à croire que l’encadrement des loyers pourra faciliter l’accès au logement des franciliens. « Que les richesses doivent être mieux distribuées entre les territoires avec péréquation juste et équitable entre les territoires ». Pourquoi pas… Que « le gouvernement souhaite maintenir et poursuivre le projet du Grand Paris Express ». Nous voilà rassurés…

Mais dans ce premier discours qui aurait pu être fondateur, pas un mot en direction des entreprises. Elles financent pourtant la Grand Paris à hauteur de 9 Mds€. Près d’un tiers de la facture globale, ne l’oublions pas. Au-delà du méga réseau de transports qui ne fait plus débat, tant le niveau actuel des infrastructures est devenu désuet, derrière ce grand projet, il en va aussi de l’attractivité de la région Capitale et de celle de ses entreprises. Une récente étude de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris parue récemment pointait une baisse des créations d’emplois dans la région Ile-de-France en 2011. A défaut de les aider à se développer, que faire pour les retenir, ces entreprises, à Paris ? Cécile Duflot ne semble pas avoir la réponse. S’en soucie-t-elle seulement ?