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Plan « Campus » : un énième procès des PPP

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Encore une nouvelle salve de critiques… Après le Canal seine Nord Europe, le Palais de Justice de Paris et le projet Balard passé aux forceps, le plan « Campus », initié par Valérie Pécresse en 2007, est l’occasion d’une nouvelle charge contre les PPP. Portés aux nues par Nicolas Sarkozy comme la pilule miracle pour le financement des grands projets, les PPP sont aujourd’hui clairement dans la ligne de mire du gouvernement Hollande. « Après avoir eu le vent en poupe, les partenariats ont le vent dans le nez », a récemment résumé Jérôme Cahuzac dans une interview à Acteurs Publics.

Le rapport qui vient d’être rendu par Roland Peyret à Geneviève Fioraso, la ministre de l’enseignement supérieur de la recherche, ne critique pas le Plan « Campus » sur le fond : l’autonomie des universités avec l’immobilier comme levier de cette autonomie. Il est, en revanche, lourd de reproches sur la forme pratiquée pendant cinq ans, pointant du doigt le recours aux PPP comme principal motif de blocage de l’opération « Campus ». Les griefs sont nombreux : un dispositif « imposé de façon systématique par le précédent gouvernement », un outil « peu pertinent pour les projets de taille modeste », un mode opératoire qui « suppose un acheteur public aguerri et doté de solides moyens en matière de maîtrise d’ouvrage et de gestion immobilière, ce que sont encore loin d’être bien des établissements ».

Le constat est d’ailleurs implacable : « cinq ans après son annonce, plus de quatre ans après la désignation des 13 sites du plan Campus, aucune pierre n’a été posée, aucun permis de construire déposé et une seule convention de PPP a été signée le 20 juillet dernier alors que 13 000 logements étudiants sont prévus dans l’ensemble des opérations ». Nous y voilà… L’Etat n’a nullement l’intention de laisser la main aux entreprises privées et notamment aux quatre grands majors du bâtiment, en matière de rénovation et de gestion immobilière des universités. Qu’on se le dise…

Au-delà de l’approche purement dogmatique, le rapport Peylet regrette également, dans le Plan « Campus », une inflation des surfaces rénovées et construites à la suite des nouvelles opérations menées dans le cadre de PPP avec des augmentations qui peuvent atteindre les 100 %. Il pointe également du doigt une profonde méconnaissance du patrimoine immobilier universitaire à la fois sur le plan des coûts par bâtiment mais aussi des charges. Pour le reste, on aurait espéré quelques pistes de recommandations dans ce rapport assassin. On y trouvera quelques poncifs sur la politique immobilière des universités agrémentés de satisfecits sur les dernières avancées du gouvernement Ayrault. Dommage et dommageable…

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