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La compétitivité ne passera pas par l’immobilier

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Louis Gallois a rendu son rapport tant attendu sur la compétitivité française, permettant déjà de clore le débat purement sémantique sur la notion de « choc » ou de « pacte ». Sans surprise, l’immobilier est aux abonnés absents de ce énième rapport censé sortir la France de la crise (conjoncturelle ? structurelle ? systémique ? endémique ?) qui la frappe. Concernant l’industrie, la situation du fonds de commerce français est tellement préoccupante qu’on n’a pas le temps de s’occuper des murs.

Enfin pas tout à fait. Car à lire le rapport entre les lignes, l’immobilier en est plutôt une victime collatérale. D’abord, par la volonté de réorienter un maximum de capitaux vers l’industrie. Le rapport Gallois dénonce le fléchage de l’épargne réglementée – et le sacro-saint livret A – vers le logement social, en rappelant que cette épargne est excédentaire. Un paradoxe quand on voit la violence et la gravité de la crise du logement en France. Un comble quand on brandit l’arme de la réquisition pour combler un déficit d’offres.

Louis Gallois préconise aussi de capter une partie de l’épargne longue des assureurs pour les amener sur le financement des entreprises, en particulier non cotées. Il plaide en ce sens pour un « cadre fiscal qui ne soit pas pénalisant par rapport à d’autres placements plus confortables comme l’immobilier ». Une manière élégante d’annoncer un renforcement de la fiscalité immobilière, permettant aussi d’atténuer le choc d’une augmentation de la CSG ou de la TVA. Le relèvement de cette dernière de 7 à 10 % pour les travaux d’entretien dans les logements devrait tout de même coûter 20 000 emplois selon la Fédération française du bâtiment.

On peut regretter que le rapport Gallois n’ait pas exploré les leviers autour de l’ingénierie immobilière, notamment sur les aspects environnementaux et de la transition énergétique qui seront des moteurs de croissance économique à l’avenir. Jacques Attali avait, en son temps, avancé des propositions plus audacieuses pour construire plus, mieux et plus vert. Il avait même poussé l’audace jusqu'à plaider en faveur d’une amélioration de la mobilité résidentielle. Il est vrai que la feuille de route de Louis Gallois se limitait à la compétitivité des entreprises et non l’attractivité du territoire. Et pourtant, combiner les deux serait peut-être facteur de croissance économique.