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Amazon : à qui profite le deal ?

L'entrepôt Amazon de Saran.

Saran. Montélimar. Sevrey. Et maintenant Lauwin-Planque. Avec l’implantation d’un nouveau centre de distribution près de Douai, Amazon, serial utilisateur, vient, suivant un mode opératoire identique, de poser la 4e pièce de son puzzle logistique dans l’Hexagone. Ouverture programmée pour le 2e semestre 2013. Goodman-Amazon : un tandem qui fonctionne bien avec, à ce jour, trois entrepôts totalisant 150 000 m2 en France et dix en Europe. Seule infidélité à cette idylle : la location, au printemps dernier, d’un opus à Sevrey, non loin de Châlon-sur-Saône, développé par PRD et propriété de FEL. Un challenge tentant : un ensemble neuf mais vide depuis plusieurs années, permettant à Amazon de poser, sans attendre, ses liseuses.

Cette implantation est-elle une bonne ou une mauvaise nouvelle pour le marché de l’immobilier logistique ? Les deux mon général. « La qualité du site qui accueille déjà des implantations logistiques, la pertinence de son bassin d’emplois, la capacité de conviction de ses élus, son accessibilité ont séduit Amazon », souligne Jean-François Mounic, directeur de Goodman Europe du Sud qui développera, sur le site, 120 000 m2 supplémentaires en trois bâtiments indépendants. Voilà pour le côté pile. Côté face, le leader du e-commerce n’hésite pas à sortir des sentiers battus dans ses positions immobilières, en s’écartant de la dorsale Nord-Sud, favorisant le mitage des implantations logistiques, privilégiant les implantations low cost comme les clés-en-main locatifs, qui ont l’inconvénient de n’avoir aucun effet sur le stock existant.

Cette implantation symbolique consacre, enfin, l’avènement d’un modèle d’opérateur immobilier. Le pure-player logistique qui, comme Goodman ou Prologis, le finaliste malheureux de l’appel d’offres Amazon, maîtrise toute la chaîne de l’immobilier logistique. Elle pourrait aussi donner des idées aux fonds opportunistes, notamment américains, qui cherchent à tout prix à se (re)faire une place au soleil sur le marché français. Ils ont trois fois raison. Taux d’intérêts historiquement bas, rendements qui remontent, besoins immobiliers inassouvis : tous les ingrédients sont réunis pour que renaisse le marché de la logistique. Ces deux modèles ne seront donc pas de trop pour satisfaire l’appétit des opérateurs du e-commerce dont la croissance fait pâlir les opérateurs du commerce physique. Un appétit qui se traduira nécessairement par une nouvelle consommation de mètres carrés logistiques, que ce soit des bâtiments XXL de stockage ou des entrepôts de flux.

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