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Mipim : en attendant l’éclaircie

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La tempête de neige qui bloque toute l’Europe du Nord annonce-t-elle la température qui va souffler sur les marchés immobiliers ? Le Mipim s’est ouvert dans une ambiance glaciale, au rythme des participants arrivant aux compte-gouttes des avions et trains qui réussissent à gagner la Côte d’Azur. Au-delà de l’anecdote, cette nouvelle édition du mondial de l’immobilier est l’occasion pour les nombreux territoires présents de jauger leur compétitivité.

Si la Turquie est le pays d’honneur cette année, si le Qatar se distingue par son absence, la France elle, est encore solidement représentée. Paris joue toujours la carte de l’unité qui, depuis l’annonce du Premier ministre Jean-Marc Ayrault sur le Grand Paris, va au-delà du stand commun. Mais aussi Lyon, Lille, Nice, Marseille, Bordeaux… De nombreux élus locaux chaussent leurs casquettes de VRP à la recherche d’investisseurs et d’utilisateurs dans un contexte macro-économique. A Cannes, la France vient tester grandeur nature sa compétitivité.

Elle peut s’appuyer sur de solides arguments, notamment Paris qui bénéficie d’une profondeur de marché avec le parc tertiaire européen à Paris, une liquidité avérée que les volumes d’investissement (2,1 Mds€ sur le premier trimestre selon Keops-Colliers International), une faible volatilité comparée notamment à sa voisine Londres… Autant de facteurs qui assurent une certaine résilience à la région francilienne, qui en dépit des velléités égalitaristes de certains politiques, reste la tête de gondole de la maison France.

L’attractivité préservée de la capitale s’inscrit dans un contexte paradoxalement porteur pour l’immobilier en tant que classe d’actifs. Dans un contexte de taux d’intérêt durablement bas, l’immobilier offre une prime de risque encore conséquente par rapport à d’autres placements, de l’ordre de 350 points de base, que ni un durcissement de l’environnement fiscal, ni un écrasement des taux de capitalisation sur les produits « prime » n’a encore remis en cause. « Le véritable enjeu pour demain, ce sont les loyers », nous confie un professionnel. En effet, dans les bureaux, ce n’est pas tant le niveau de la demande placée qui inquiètent les acteurs de l’industrie immobilière que celui des loyers en particulier dans les immeubles dits « secondaires ». L’absence de perspectives positives sur la conjoncture économique en Europe va propulser de nouveau les loyers dans le toboggan.

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