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Immobilier, le patrimoine pour tous

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Dans le strip-tease quasi-intégral auquel viennent de se livrer les ministres, et qu’en bons voyeurs nous avons finement observé, un constat s’impose : l’immobilier est la base du patrimoine de nos élus. A l’exception de quelques cigales qui risquent de se trouver fort dépourvues quand l’hiver sera revenu… La photographie du patrimoine des ministres est rassurante d’une certaine manière, car elle prouve que la pierre constitue bien le socle du patrimoine des français. Finalement, Nicolas Sarkozy n’avait pas tapé si loin des préoccupations de nos concitoyens en promettant dans sa campagne présidentielle de 2007 « une France de propriétaires ». Les ministres socialistes et écologistes sont finalement des français comme les autres.

Plus sérieusement, si le caractère de valeur refuge de l’immobilier est reconnu dans les faits, il reste dommage - pour ne pas dire dommageable - de nier la valeur ajoutée de la pierre. Au-delà de la rente, l’immobilier est une contribution importante du PIB national et peut être un vecteur de croissance économique. A plusieurs conditions.

A condition, d’abord de traiter cette typologie d’actifs comme le support d’une industrie pouvant générer de la création de valeur donc de l’emploi. Peu importe qu’il s’agisse en l’espèce d’industrie manufacturière ou d’ingénierie financière. Cela suppose de cesser de tergiverser sur des questions aussi stratégiques que la production de logements, le Grenelle de l’environnement ou le Grand Paris en passant enfin aux actes. Du discours politique au décret d’application ! Déjà un an de perdu.

A condition, ensuite, de sortir d’un modèle manichéen qui consiste à opposer logement et bureau, privé et social, vils propriétaires-bailleurs et locataires angéliques. Cette segmentation à l’excès, mal très franco-français, nuit au final à l’intérêt général. Les décideurs publics doivent se fondre dans une logique d’ensembliers.

A condition, enfin, de disposer d’un cadre stable et pérenne. Qui commencerait, par exemple, par arrêter de cumuler quatre lois de finances dans la même année. Qui pourrait surtout passer par de véritables contrats d’objectifs avec les professionnels plutôt qu’à une stigmatisation permanente.

On ne décrète pas le retour des institutionnels dans le résidentiel, la transformation de bureaux en logement ou encore la rénovation énergétique de 500 000 logements par an par un simple claquement de doigts ou une seule incantation. Si l’on veut fixer un cap, on n’en déroge pas au premier fait divers. Si l’on propose une boîte à outils, on se concentre sur les plus efficaces, si possible avec le manuel d’utilisation. Un cap, une boîte à outils… et un peu de confiance. En direction des acteurs économiques pour une fois.