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Sous le soleil… la glace

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Cette fois-ci, il n’y aura pas de demi-mesure ni de verre à moitié vide ou à moitié plein. Les résultats Immostat pour le 2e trimestre 2013 augurent d’une mauvaise année 2013 pour l’immobilier d’entreprise. Son principal moteur – le marché locatif des bureaux en Ile-de-France – est en panne. C’était prévisible, à défaut d’avoir été prévu, mais cela reste violent, même dans les statistiques. Grandes surfaces, PMS (petites et moyennes surfaces), la dernière strate du secteur tertiaire, sont logés à la même enseigne, celle de la crise. Plus que jamais, l’immobilier de bureaux est contaminé par la dégradation du contexte macro-économique, avec l’entrée officielle de la France en récession en mars dernier, mais en sursis depuis l’été 2011 et la crise des dettes souveraines.

La deuxième partie de l’année ne laisse pas entrevoir d’éclaircie. Le chiffre des 2 millions de m2 commercialisés en Ile-de-France – seuil psychologique en dessous duquel le marché est officiellement en crise – ne sera probablement pas atteint, sauf méga-transaction de dernière minute. La faute à une demande exsangue des entreprises pour qui tous les moteurs de la croissance sont à l’arrêt. Celui des rationalisations semble avoir atteint un pallier. Celui des fusions-acquisitions est aux abonnés absents. Même le moteur de la demande publique, dont on pourrait penser que dans une logique d’économie budgétaire, il représenterait un nouveau levier, tourne à vide. Ajoutez-y un profond vent d’attentisme et tous les ingrédients sont réunis pour un 2e semestre glacial.

Surtout, le marché guette, avec la plus grande attention, une raison d’espérer, le moindre indicateur orienté au vert. On aurait pu le trouver dans la progression (+ 3 %) très mesurée de l’offre. Il n’en sera rien… D’ici la fin de l’année 2013, la production neuve à Paris et en première couronne, mesurée par Deloitte dans son dernier Paris Crane Survey, devrait tutoyer son plus haut niveau historique. Du côté des loyers, vous n’y trouverez non plus aucun signe positif. Les chiffres officiels font état d’une légère baisse de 3 % du loyer moyen mais ne dit mot sur la distorsion entre valeurs faciales et valeurs économiques.

Effet de ciseau garanti à l’horizon. Vous connaissiez le concept de la demande déplacée, qui a nourri une partie du secteur au détriment de l’autre. Il va falloir désormais vivre avec celui de demande gelée.

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