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Chronique CNCC : Jeter la LME avec l’eau du bain?

Les élus, toutes sensibilités confondues et avec une belle unanimité vouent la loi LME aux gémonies en la qualifiant de désastreuse.
Les CDAC et les CNAC sont qualifiées de « passoires » et le nombre vertigineux de mètres carrés autorisés donnerait le vertige.
Les bonnes âmes du commerce hurlant avec les loups se tirent d’ailleurs des balles dans le pied en agitant des chiffons rouges devant des journalistes pris de vertige, en contribuant ainsi à véhiculer l’idée que décidemment les professionnels de l’immobilier commercial font n’importe quoi.
Pourtant à notre connaissance les chiffres globaux pour 2009 sont peu éloignés de ce qu’on avait pu observer depuis des années et à notre connaissance malgré la crise, les commerçants n’ont pas désertés les mails.
Les « coupables » ne sont d’ailleurs pas clairement identifiés et l’amalgame est de mise qui mélange à dessein les productions exemplaires et qualitatives avec les extensions sauvages et les hard discounters.
Si la loi LME a failli c’est surtout parce qu’elle a largement favorisé les implantations et les extensions anarchiques en stigmatisant ceux qui développent des projets exemplaires mais d’une taille qui les rend aisément identifiables, suspects et donc qui focalisent l’attention.
La loi LME s’est trompée de cible, au lieu de favoriser les implantations structurées, dotées d’une belle architecture, insérées dans des projets durables d’aménagement du territoire, soucieux de l’environnement, certifiées HQE, elle a favorisé toutes les turpitudes.
Même si certains nous jouent le « tous dans le même sac » l’inquiétude manifestée et exprimée par nos parlementaires ne doit pas les conduire à tout condamner en bloc et ne doit pas les empêcher de faire preuve de discernement.
On nous promet pour bientôt une nouvelle loi qui « finirait » le travail entrepris par la LME.
Souhaitons qu’elle aborde avec lucidité et sans dogmatisme les véritables enjeux, encourage ceux qui proposent des aménagements de qualité avec du sens, et cesse de penser en terme de mètres carrés pour privilégier la ville de demain, celle où il fera bon vivre, résider, apprendre, travailler, se divertir, consommer.
N’oublions pas que la « ville de demain » sera indissociable de la « périphérie de demain ».
L’aménagement du territoire est une donnée essentielle, le commerce doit y tenir toute sa place, les centres commerciaux veulent en être partie prenante et y jouer un rôle essentiel.
La loi LME, en échos au rapport Attali partait du postulat que la libéralisation de l’économie serait bonne pour les consommateurs et bonne pour notre pays, espérons que la prochaine ajoutera l’objectivité, la transparence et la reconnaissance pour ceux qui prennent en compte l’intérêt commun.

Rédactionnel Jean-Michel SILBERSTEIN, Délégué Général du CNCC

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