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Les vrais dessous de la vente de Beaugrenelle

© Laurent Zylberman

C'est une véritable surprise. A la veille de la publication des résultats annuels de Gecina, la foncière cotée a annoncé, pour 700 M€ actes en main et un taux de rendement net de 4,6 %, la cession de Beaugrenelle à un consortium d'investisseurs privés français quand la place immobilière attendait un tandem sino-allemand associé au groupe Apsys. Ce nouveau consortium réuni par Maurice Bansay (qui grimpe de 8 % à 40 % au lieu des 25 % dans son alliance précédente) regroupe La Foncière du Rond-Point incarné par Alain Madar (40 % également) et la Financière Saint-James, représenté par Michaël Benabou (à hauteur de 20 % également), co-fondateur du site vente-privee.com.

"Les discussions avec le consortium d'investisseurs étrangers n'ont finalement pas abouti. Nous avons travaillé avec un consortium alternatif qui présente toutes les garanties d'usage. Une promesse de vente sans condition suspensive et sans condition de financement a donc été signée avec celui-ci. Elle aboutira à la signature d'un acte authentique en avril 2014", a précisé Philippe Depoux, directeur général de Gecina.

Si la volonté de Maurice Bansay de monter au capital de Beaugrenelle était connue, on ne peut que s'interroger sur ce dénouement dans un délai très court. Le patron d'Apsys, qui dispose dans ce dossier d'un droit de premier refus exerçable à tout moment, s'est rendu très vite incontournable dans la gestion de cette transaction record, en dénichant au pied levé de nouveaux investisseurs privés, en lieu et place de l'allemand Union Investissement et du fonds chinois Safe. De son côté, Gecina a respecté à la lettre son calendrier de cession et peut sereinement entamer son virage stratégique vers le tertiaire. "Nous allons réinvestir le produit de cette vente essentiellement dans le secteur des bureaux dans le QCA et dans des opérations à valeur ajoutée. Un vrai challenge. Gecina, c'est et ce sera une foncière de bureaux", a résumé Philippe Depoux.

Le timing semble avoir eu une place déterminante dans la vente de Beaugrenelle. Côté actionnariat, Gecina compte dans ses rangs un nouveau venu - Eliseo Finance (Blackstone/Ivanhoé Cambridge) et Natixis - qui ont repris respectivement 22,98 et 4,99 % du capital avec une garantie sur la dette des groupes Rivero/Soler. Le tandem Blackstone/Ivanhoé Cambridge, qui a demandé trois postes d'administrateur, devrait être fixé sur sa demande le 23 avril, date de l'assemblée générale de Gecina. Assemblée générale qui examinera également le renouvellement du mandat d'administrateur de Bernard Michel, président du conseil d'administration de Gecina depuis 2010.

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