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Révolution de velours chez Gecina

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La vente de Beaugrenelle, pour un prix record de 700 M€ à un trio pour le moins inédit, marque un tournant dans l'histoire de Gecina. Au moins pour un tryptique de raisons : nouvelle stratégie, nouvelle organisation, nouvelle gouvernance.

Nouvelle stratégie. Ce n'est pas une surprise : la première foncière cotée de bureaux en Ile-de-France se recentre sur le tertiaire. Rondement menée, la cession de Beaugrenelle - qui se chiffre à 525 M€ pour la seule part Gecina - alimentera généreusement en 2014 le chéquier de la foncière pour investir dans des bureaux franciliens. Avec un objectif : 70 % du patrimoine investi dans cette classe d'actifs d'ici deux ans, quand ce ratio est déjà de 62 % après le méga-arbitrage de la semaine dernière. Après une année 2013 largement marquée du sceau du désinvestissement (846 M€ pour les arbitrages, contre 580 M€ pour les investissements), Gecina arbore une capacité d'investissement de près de 1 Md€ en 2014. Mais attention, pas question pour l'investisseur de participer à la course au core. "Nous sommes à la recherche d'opportunités dans le QCA", souligne Philippe Depoux qui pointe du doigt une reprise du secteur tertiaire à l'horizon 2015. Avant d'affirmer : "Gecina marchera désormais sur trois jambes : le bureau (déjà 59 % des loyers du groupe), la santé (13 % des loyers du groupe) et le résidentiel (24 %)". N'y-a-t-il pas là une jambe de trop ? La foncière n'a pas, il est vrai, caché son intention de sortir en sifflet du résidentiel sans grand coup de manche ni effet d'annonce.

Nouvelle  organisation. Deuxième volet du nouveau Gecina, les équipes qui ne changent pas mais se structurent désormais par métiers et non plus par produits. Désormais organisé en quatre pôles (asset management, opérations, acquisitions et cessions, finances), Gecina fait l'objet d'une révolution de velours, qui - celle-là - porte entièrement la marque de son directeur général Philippe Depoux.

Nouvelle gouvernance enfin. Même si le feuilleton espagnol est loin d'être fini - le tandem Rivero/Soler vient de porter plainte contre les conditions de reprise de la dette de l'autre tandem Blackstone/Ivanhoé Cambridge -, la recomposition du capital en cours augure d'un horizon plus dégagé pour Gecina. Les deux nouveaux actionnaires du capital de la foncière comptent bien peser de tout le poids dans la mise en place de la future stratégie. La preuve : ils ont réclamé trois sièges au conseil d'administration de la foncière. Réponse le 23 avril prochain, date à laquelle une autre question sera levée : le renouvellement - ou non - du mandat de Bernard Michel, président depuis 2010 et inspirateur, avec Christophe Clamageran, de cette nouvelle stratégie. On voit mal comment les deux actionnaires ne pourraient pas exiger un peu plus que trois sièges...

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