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Qui veut la peau de la réforme territoriale ?

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François Hollande s'accroche à sa réforme territoriale. Au lendemain de la débâcle des élections européennes, le président de la République a annoncé que le projet de loi serait discuté "dès la semaine prochaine" en conseil des ministres. Si le calendrier se précise, les contours de la future loi sont toujours aussi flous. Diminuer par deux le nombre de régions, supprimer une tranche du mille-feuille territorial (vraisemblablement le département) et construire de véritables intercommunalités sont des objectifs annoncés et maintes fois répétés.

Au-delà des économies espérées de 10 à 17 Mds€ (une estimation au "doigt mouillé" relève le sénateur UDI Vincent Delahaye), c'est bien une volonté de dégripper la machine économique, et en particulier celle de la production de logements qui anime le président de la République. La construction de logements neufs a touché un nouveau point bas, conséquence de lois malthusiennes - on pense en particulier au pavé Alur et ses 208 décrets à venir - qui sont en totale opposition avec les discours politiques. On n'ose rappeler la promesse du candidat Hollande de construire 500 000 logements par an avant la fin de sa mandature.

Reste à franchir l'écueil de la gouvernance pour réussir cette réforme territoriale. Deux exemples récents nous font quand même un peu en douter. La puissante Association des maires de France (AMF) a promis qu’elle serait un "partenaire constructif", mais s'est empressée de critiquer l'avant-projet du gouvernement demandant une loi d'orientation "stratégique", "lisible" et "évaluée dans son impact financier". Une manière polie de dire non au changement. Autre illustration de cette difficulté à faire bouger les lignes : le Grand Paris. La Métropole du Grand Paris, dont le décret sur la mission de préfiguration vient d'être publié, cristallise tous les mécontentements et notamment celui des élus de tous bords réunis dans l'association Paris Métropole. Erreur d'échelle pour les uns en se limitant à Paris et sa première couronne, créant un nouveau périphérique virtuel. Flou dans les délégations de compétence. Précipitation dans le calendrier, avec une dead-line annoncée au 1er janvier 2016.

En attendant que ces joutes politiques se règlent, l'activité immobilière piétine. Après l'espoir né de ce projet, s'installe un découragement des acteurs. "Le Grand Paris, personne n'y comprend rien !", avoue François Bertière dans les colonnes du Parisien cette semaine. Terrible constat d'un décalage de plus en plus criant entre l'économique et le politique.

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