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Foncières cotées : les cartes (espagnoles) rebattues

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SIIC de ParisGecina : même combat ? Les deux foncières cotées au compartiment immobilier de la bourse de Paris sont en passe, quasiment coup sur coup, de solder leur passé (passif ?) espagnol et de tourner, enfin, une page de leur histoire. Une page souvent tumultueuse que d'aucuns voudraient déjà oublier. Mais si Realia et Metrovacesa sortent simultanément de la cote parisienne, ce n'est pas pour les mêmes raisons. En très grande difficulté dans son pays, le groupe Realia est engagé depuis quelques mois dans une grande vague de nettoyage de ses actifs français mais aussi espagnols. Sur fond de malversations financières de ses ex-actionnaires espagnols, le destin de Gecina est, de son côté, plus tortueux. A ma gauche : avec un patrimoine de 1,5 Md€, SIIC de Paris dont le principal actionnaire Realia a vendu sa participation majoritaire à Eurosic. A ma droite : Gecina qui parvient enfin à se délester de son dérangeant actionnaire Metrovacesa, 11 Mds€ de patrimoine à la pesée. Pas vraiment le même gabarit, pas vraiment les mêmes problématiques mais quelques similitudes sur l'issue. Au niveau du timing. Au niveau de la recomposition du capital. Au niveau de la stratégie.

Côté timing, les protagonistes concernés profitent à plein tube du semblant de convalescence dans laquelle l'Espagne semble s'engouffrer. La sortie de crise n'est pas d'actualité mais clairement l'horizon s'éclaircit pour l'un des pays qui, en Europe, en a le plus souffert. Côté actionnariat, ensuite, les grands gagnants de ces opérations sont les grands manitous de l'investissement international : institutionnels (avec Predica, champion toutes catégories de l'investissement indirect), fonds souverains à la faconde diverse, fonds d'investissement anglo-saxons (BlackstoneIvanhoé Cambridge) et une petite dernière franco-française Eurosic au capital très institutionnel (Predica encore, Covea, les Assurances du Crédit Mutuel sans oublier son inspirateur Batipart). Côté stratégie, enfin, la sortie des espagnols va donner à Gecina un nouvel élan et à Eurosic une nouvelle ambition qui en profite pour doubler la taille de son patrimoine.

L'histoire franco-espagnole des foncières françaises n'est pourtant pas encore totalement achevée. Le cas de la SFL, qui a raté l'occasion de se positionner sur SIIC de Paris en renonçant à son pacte d'actionnaires au profit d'Eurosic, reste encore à régler. Là aussi, on s'active en coulisses. Derniers évènements en date : fin mai, la fin de la convention d'actionnaires entre Colonial - actionnaire principal de la dite foncière - et Predica mais aussi la sortie d'Unibail-Rodamco et l'entrée en scène du mystérieux DIC Holding LLC. Le 3eme acte de la pièce des foncières franco-espagnoles ne devrait pas être très loin. Un peu de patience...