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Ô pacte, ô espoir !

Promoteurs de tous les pays : unissez-vous ! L’appel au « logement pour tous » d’Anne Hidalgo a décidément bien des accents de manifeste. Proposant un énième pacte avec les professionnels de l’immobilier dont 200 étaient représentés lundi après-midi pour faire acte de signature, la nouvelle maire de Paris a souhaité créer un électrochoc salutaire en s’engageant sur deux objectifs : la quantité (10 000 logements par an) et l’équité (le logement pour tous). Avec Jean-Louis Missika, adjoint à l’urbanisme, dans le rôle de l’inspirateur qui a lancé un « défi aux architectes, urbanistes, promoteurs, investisseurs, énergéticiens, chercheurs du monde entier » : celui d’imaginer le Paris du 21e siècle et de le bâtir en lançant un appel à projets.

En attendant l’utopie, Anne Hidalgo semble plus que jamais déterminée à changer de méthode. D’abord en mobilisant plusieurs leviers : la construction neuve, la transformation de bureaux en logements, la rénovation, la ressource foncière. Ensuite en agissant sur plusieurs tableaux : le financement, les nouveaux montages fonciers et de construction, le partenariat public-privé. Faisant fi du dogmatisme, l’ancienne adjointe à l’urbanisme de Bertrand Delanoë a fait au contraire le choix du pragmatisme, bien loin des positions doctrinaires de l’ancienne ministre du logement. Elle fait aussi le choix de la confiance aux acteurs professionnels. Anne Hidalgo sait en effet que le succès de sa mandature dépendra de sa capacité à résorber les crises du logement dans la capitale ; elle qui a mis le logement tout en haut au panthéon de ses priorités.

Pas rancuniers, les professionnels de l’immobilier marchent presque comme un seul homme derrière la maire de Paris. Pourtant, le logement est toujours considéré comme un actif maudit pour les investisseurs dits institutionnels. Dans une étude exclusive réalisée par Denjean & Associés en partenariat avec La Tribune et Business Immo, ils sont 40 % des investisseurs interrogés à vouloir arrêter ou réduire leurs investissements dans cette classe d’actifs et 77 % à rejeter la mesure contenue dans le projet de loi de finances 2014 – une TVA à 10 % doublée d’une exonération de taxe foncière pendant 20 ans pour toute construction neuve -. Pour engager ces zinzins à renouer avec le logement et à reconstituer un parc locatif digne de ce nom, il faudra plus que des effets de manche et des pactes. Toujours dans la même étude, trois mesures seraient de nature à faire revenir les investisseurs dans cette classe d’actif : l’exonération des plus-values immobilières, les opérations de ventes à la découpe facilitées et l’arrêt de l’obligation d’un quota de logement social dans toute construction neuve. Trois voeux pieux ?

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