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Point de vue de Alexandre Grillat, CFE-CGC

S’il veut apporter des réponses efficaces et durables aux Français, le gouvernement doit rationaliser sa politique du logement !

Avec le plan de relance annoncé par le Premier ministre le 29 août, le gouvernement semble avoir pris la mesure de la crise du logement que connaît le pays.

Face aux difficultés des Français à se loger à des prix abordables, la CFE-CGC rappelle que le cœur de la réponse à cette crise, c’est la relance de la construction de logements.
Ceci est d’autant plus important que construire, c’est investir et que, selon nombre d’économistes, le redressement économique du pays passe par la relance des investissements.

Relancer la construction, c’est lutter contre les prix élevés du logement qui pèsent sur le budget des Français. Construire, c’est assurer la disponibilité de logements dont les salariés ont besoin pour accéder à l’emploi ou faciliter leur mobilité professionnelle.
C’est pourquoi, alors que l’année 2014 s’annonce catastrophique malgré quelques signaux positifs, la CFE-CGC appelle le gouvernement à aller plus loin et à rationaliser sa politique logement.

La politique publique en faveur du logement est en effet insuffisamment orientée vers la production de logements. Dès lors, pour la CFE-CGC, le gouvernement doit privilégier l’aide à la pierre à l’aide à la personne.

C’est donc en engageant la remise à plat de la politique d’aides au logement, dont le coût est estimé à près de 13 Mds€ par an, que le gouvernement pourra rationaliser sa politique logement et la rendre plus efficace.
 
Qui peut oublier que ces aides au logement sont pour l’essentiel financées par le budget de l’État et via un prélèvement massif sur la Participation des Employeurs à l’Effort de Construction (PEEC), plus connue sous le nom de 1% Logement.

In fine, ce sont donc à la fois les contribuables, mais aussi les salariés et les entreprises qui financent cette politique. Dans un contexte de pression fiscale de plus en plus forte sur les salariés-contribuables comme de recherche de compétitivité pour les entreprises, les financeurs sont en droit d’attendre que ces aides au logement soient réellement efficaces.
 
Or des études récentes tendent à démontrer que les aides au logement engendreraient une hausse des loyers, que « les aides versées aux locataires sont in fine captées par les propriétaires des logements » et que « des aides plus importantes semblent n’avoir quasiment aucun effet sur la qualité des logements ».

Pour la CFE-CGC, il est donc impératif de revisiter la politique d’aides au logement pour à la fois la rendre plus efficace, mais aussi pour dégager des ressources qui pourront être affectées à la priorité qu’est le soutien à la construction de logements.
 
La CFE-CGC attend donc de l’État qu’il revisite sa politique logement, qu’il la rationalise et qu’ainsi il affecte les ressources issues de la PEEC prioritairement à la construction de logements. C’est à cette condition que le gouvernement saura apporter aux Français et en particulier aux salariés des réponses efficaces et durables en matière de logement.

Mots-clés : CFE-CGC