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L’immobilier, bouc émissaire de la contestation

Un nouveau sport national se développe depuis quelques mois un peu partout dans l’Hexagone : la contestation des grands chantiers. Depuis l’aéroport Notre-Dame-des-Landes, la contagion a gagné le barrage de Sivens, le Center Parcs de Roybon et même le tout nouveau Villages Nature. Le phénomène s’étend aussi aux projets, le plus médiatique restant la tour Triangle à Paris. La méthode est classique : elle consiste à prendre en otage les opérateurs, physiquement voire même violemment sur le terrain, ou de façon plus sournoise dans quelques tractations politiciennes qui desservent avant tout ces boutiquiers de la chose publique.

A chaque fois, l’argument principal avancé est d’une pauvreté intellectuelle affligeante. Au nom d’une prétendue « inutilité », il faudrait surseoir à entreprendre. C’est le parti-pris d’EELV (Europe-Ecologie-Les-Verts) qui a décidé de faire de l’écologie punitive à défaut de la rendre inventive. On pourrait se gausser sur le caractère « utile » d’EELV, un parti politique qui n’a, au passage, pas initié le Grenelle de l’Environnement et qui reste totalement inaudible sur la loi de transition énergétique.

Pris en sandwich entre des élus locaux qui veulent à tout prix développer l’attractivité de leur territoire et des pouvoirs publics soucieux avant tout du principe de précaution, les investisseurs – tous privés – de ces grands projets restent dubitatifs sur une réponse politique à géométrie variable. Quand un Manuel Valls, en quête de croissance, vante les mérites de Villages Nature, « un projet qui concilie écologie et économie », une Ségolène Royal lâche du lest sur le dossier du Center Parcs de Roybon. Le courage (politique) a ses limites.

Ce conflit entre écologie et économie cristallise une partie de l’opinion à l’heure même où les acteurs économiques ont adapté leurs business model à cette nouvelle donne. Les professionnels immobiliers, n’en déplaisent à quelques-uns de leurs pourfendeurs, sont parfois même en pointe sur le sujet. Pas plus tard que la semaine dernière, un parterre de directeurs immobiliers et d’investisseurs planchaient sur… la biodiversité dans les immeubles. Et vous savez la meilleure ? C’est un gisement de création de valeur pour le propriétaire-bailleur comme pour l’utilisateur.

Paris accueillera l’an prochain la 21e conférence Climat (COP 21). Assurément, les professionnels de l’industrie immobilière, à commencer par les adhérents de France GBC, seront aux premières loges sur ces questions environnementales qui deviennent sociétales. Ils pourront ainsi démontrer à l’envi « l’inutilité » de certains combats d’arrière-garde.

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