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Point de vue de Jérôme Le Grelle, Convergences-CVL

[POINT DE VUE] Les villes ont toutes les cartes en main pour redynamiser leur commerce

Dans nombre de villes, le commerce de centre-ville se porte mal. On y voit volontiers la conséquence de la crise, de loyers élevés, de l’e-commerce ou de la concurrence supposée déloyale des pôles de périphérie. Des raisons parfois justifiées, mais qui masquent trop souvent une absence de stratégie de développement du commerce au sein de la ville.

Pourtant, les causes des difficultés du commerce sont d’abord à rechercher dans l’état de la ville elle-même. Dans son dynamisme économique et démographique, à l’évidence, mais aussi dans sa qualité urbaine générale. Le commerce de centre-ville est particulièrement dépendant de son environnement, ce qui le rend vulnérable à ses évolutions : faute de savoir s'adapter, il se paupérise avant de disparaître, laissant vacants des espaces autrefois dynamiques.

Malheureusement, cette vulnérabilité ne se constate que  tardivement, lorsque le cancer de la paupérisation commerciale a déjà marqué profondément le tissu urbain, rendant les corrections difficiles, risquées et coûteuses.

Pour s’en prémunir, les villes ont au fond toutes les cartes en main, à condition de se doter stratégie pro-active d’intégration du commerce dans la cité, apportant notamment des réponses aux trois principales questions suivantes.

_ Comment améliorer la commercialité de mon centre-ville ? Il s’agit là, tout simplement,  de rechercher systématiquement la meilleure adéquation entre l’implantation des commerces et ce qui structure l’espace urbain : accessibilité, transports en commun, stationnement, linéaires, espace public, signalétique…

_ Quels sont mes clients, existants et potentiels ? Aussi étonnant que cela puisse paraître, la réponse est rarement appuyée sur des données objectives, encore moins mises à jour régulièrement.

_ Quelle est ma place dans l’environnement concurrentiel ? C’est à partir de cette question que doit se définir un authentique positionnement. Il visera, en s’appuyant sur les atouts économiques, patrimoniaux, culturels, historiques du centre-ville – toujours beaucoup plus riches qu’on ne le croit –, à faire sortir le commerce d’une fonction purement utilitaire pour l’enrichir d’une dimension propre au territoire de la ville, plus conviviale, plus ludique parfois.

L’affichage et la pédagogie du plan d’actions découlant de cette analyse permettront la mobilisation de tous les acteurs.

La mise en œuvre de la stratégie, qui exigera une implication au quotidien et dans la durée, devra être assumée par la ville et non par les seuls commerçants : a-t-on un exemple d’association, même regroupant 100 % des commerçants, ayant su assurer le développement du commerce à l’échelle d’une ville ?

Les résultats de ce plan, évalués régulièrement, feront partie des indicateurs de performance de la ville, au même titre que ceux relatifs à l’habitat ou au développement économique.

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