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Point de vue de Michel Mouillart, Clameur

[POINT DE VUE] Le marché locatif privé s’est ressaisi...

Le marché locatif privé s’est ressaisi depuis l’été 2014. La mobilité résidentielle des locataires du secteur privé s’est renforcée, alimentée par la vitalité de la démographie, par les aspirations à une amélioration des conditions de logement que le redressement du moral des ménages rend prégnantes et par les besoins de mobilité familiale ou professionnelle que la reprise économique renforce.

En outre, bénéficiant de conditions de crédit particulièrement favorables et s’appuyant sur le renforcement des dispositifs d’aide publique, nombre de locataires du secteur privé ont choisi de réaliser leurs projets d’accession à la propriété, tant dans le neuf que dans l’ancien.

Ainsi, depuis le début de l’année 2015, la reprise d’activité du marché locatif privé s’est amplifiée. Habituellement, durant les mois d’été et au début de l’automne, la mobilité des locataires du secteur privé s’accroît : cette année, elle s’est redressée bien plus fortement que durant les dernières années, retrouvant les niveaux élevés qui se constataient avant la grande dépression.

En revanche, les loyers de marché1 reculent toujours et cela est inhabituel : jamais depuis 1998 une telle situation n’avait été observée par Clameur. Le printemps puis les mois d’été sont normalement ceux de la remontée des valeurs locatives, après des mois d’hiver qui enregistrent une relative stabilité des loyers, voire une baisse, depuis 2011. Enfin l’arrivée de l’automne marque habituellement le ralentissement de la hausse des loyers de marché. Mais en 2015, le recul des loyers de marché a transformé le paysage et il se poursuit à un rythme rapide et sans équivalent, même à cette période de l’année (- 1.1 % depuis le début de l’année, en glissement annuel2).

Si on se limite aux 20 premières villes par le nombre des habitants, dans 70.0 % d’entre elles les loyers baissent et dans les autres villes, les loyers progressent très lentement. Dans aucune des grandes villes, les loyers de marché ne dérapent donc.

Au contraire depuis 2011, dans 80.0 % des villes de plus de 148 000 habitants, les loyers de marché ont augmenté moins vite que l’inflation (en moyenne chaque année, + 1.1 % d’après l’INSEE de 2011 à 2015). Ils ont même reculé à Angers, au Havre, à Lille, à Marseille, à Nîmes ou à Saint Etienne. Et ils n’ont que très faiblement progressé à Grenoble, à Lyon, au Mans, à Montpellier, à Rennes, à Strasbourg et à Toulon.