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Paris is beautiful

Vue sur La Défense © Alfonso de Tomás / Fotolia

Il se passe décidément quelque chose à Paris. Un frémissement, un bouillonnement, une envie de faire dont témoignent la flopée de deals qui s'enchaînent depuis la rentrée à la location comme à l'investissement. Avec une mention spéciale pour deux hot spots : le QCA qui doit faire face à une compression des taux de rendement dignes du West End à Londres et La Défense qui se paie une seconde jeunesse sous l'effet du renouvellement du parc mais aussi de l'ajustement de sa grille locative. Les grandes transactions – celles qui crèvent le plafond des 5 000 m² – sont à la fête, en progression de près de 50 % par rapport à 2015. D'ordinaire calme, le T3 a déjoué tous les pronostics.

Les brokers se frottent les mains et revoient leurs prévisions de take-up à la hausse. Cushman & Wakefield, qui souligne la « surprenante vitalité » du marché de bureaux parisiens, la positionne désormais dans une fourchette de 2,3 à 2,4 millions de m². Quand un BNP Paribas Real Estate, plus optimiste, tente les 2,5. Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, l'offre fond naturellement comme neige au soleil avec un stock de bureaux immédiatement disponible qui passe sous la barre des 600 000 m², accusant une baisse de 27 % en un an et draguant les 3,5 % de taux de vacance. Et les loyers commencent à repartir à la hausse, sous la pression du QCA qui peut avancer 4 à 5 % de croissance de ses valeurs locatives. À l'investissement, l'embellie est également de la partie. Alors que le salon Expo Real vient de fermer ses portes, Paris démontre toute sa résilience face à ses voisines européennes avec des volumes en progression de 6 % d'une année sur l'autre et supérieurs de 36 % à la moyenne de long terme.

Alors que la croissance française peine à décoller, il est légitime de se poser la question de la pérennité de cette embellie tertiaire. Faut-il y voir une tendance annonciatrice de long terme ou un simple phénomène conjoncturel, conséquence mécanique du Brexit ? "La performance du marché des bureaux au 3e trimestre de l'année 2016 est un point positif. Il ne doit cependant pas masquer que l'acquis de croissance s'est essentiellement réalisé aux 1er et 2e trimestres", prévient Magali Marton, directrice des études France de Cushman & Wakefield. Il masque aussi une véritable segmentation entre Paris et sa périphérie, entre les quartiers d’affaires établis et ceux qui ont attiré des utilisateurs avec le seul argument du loyer.

Deux indicateurs sont à suivre dans les prochains mois. D’abord, celui de l’absorption nette qui témoigne de la confiance et de la croissance des entreprises. Mais surtout, celui des loyers (économiques et non faciaux) qui n’illustre pas seulement la tension du marché mais aussi le niveau de marge des utilisateurs.

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