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Ma petite foncière ne connait pas la crise

Le désormais très médiatique Jacky Lorenzetti, ex-patron de Foncia, nouveau président du club de rugby du Racing, a décidé de donner un nouvel élan à sa foncière familiale, Terreïs. Une foncière cotée qui avait tout de la coquille fiscale aux yeux des analystes financiers, mais qui va devenir l’un de ces nouveaux véhicules d’investissements immobiliers patrimoniaux qui fleurissent sur la place.
En apportant un portefeuille immobilier personnel de 210 M€, essentiellement parisien, en poursuivant un programme d’investissement marqué par 178 M€ d’acquisitions en 2010, Terreïs va multiplier par sept la taille de son patrimoine pour le porter à près de 700 M€. Objectif avoué d’ici deux ans : 1 Md€ d’actifs. La foncière lance une augmentation de capital de 100 M€ en janvier 2011 pour accompagner sa croissance.
L’opération est intéressante à plusieurs titres. D’abord, le statut SIIC a été l’un, sinon le moteur, de cette nouvelle stratégie d’expansion. Jacky Lorenzetti ne cache pas qu’il a hésité à retirer de la cote Terreïs, lassé de la décote entre le cours de sa foncière et son ANR (actif net réévalué). Le statut de transparence, combinée à l’exigence qu’impose la Bourse, a eu raison de son maintien à la corbeille.
Ensuite, elle s’inscrit dans un timing où les foncières retrouvent un accès au marché des capitaux. Les petites comme les grandes. Immobilière Dassault a réussi son augmentation de capital de 25 M€. Silic a levé 175 M€ au travers d’une émission obligataire. Foncière Inéa lance une augmentation de capital de 30,5 M€. Foncière Paris France a levé 100 M€ pour financer l’acquisition du portefeuille SNI. Foncière des Murs a réussi une augmentation de capital de près de 100 M€. Sur le dernier mois, les exemples se multiplient à l’envi, signe que la fenêtre de tir est encore ouverte.
Enfin, la nouvelle feuille de route de Terreïs traduit une inévitable tendance du marché : la tertiarisation. Le logement représente aujourd’hui 30% du patrimoine de la foncière. Demain, il ne pèsera qu’entre 5 et 10% au profit du bureau et du commerce. En dépit de la qualité des actifs résidentiels, pratiquement tous situés dans des quartiers bourgeois de la capitale, un rendement locatif moyen de 3,50% ne saurait résister aux critères des marchés financiers.

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