Business Immo, le site de l'industrie immobilière
Point de vue d'Eric Duval et Pauline Duval, Groupe Duval

‘‘Retail-park à la Française’’ : vingt ans d’un nouveau modèle commercial

© Infime

Le retail-park est le format des parcs d’activités commerciales le plus plébiscité ces vingt dernières années en France par les enseignes comme par leurs clients.

Ensemble immobilier commercial de périphérie, le retail-park est structuré autour d’un parking, à proximité d’une locomotive alimentaire et le long d'axes de circulation majeurs garantissant une excellente accessibilité. Il se doit de présenter une offre variée et complémentaire d’enseignes (équipement de la maison, équipement de la personne, culture et loisirs).

Le retail-park constitue pour de nombreuses enseignes le format gagnant de l’immobilier commercial. Elles y trouvent un flux de clients important, une visibilité exceptionnelle et un coût immobilier maitrisé. Ses niveaux de loyers (charges comprises) se situent aujourd’hui entre 100 euros et 130 euros du m2, ce qui suffit à démontrer l’attractivité de ce modèle commercial.

En effet, nombreuses sont aujourd’hui les enseignes à construire leur modèle économique autour d’une maitrise des coûts. Le retail-park est de ce point de vue l’implantation idéale. Ces atouts poussent de plus en plus d’enseignes de galeries commerciales à faire le choix d’aller en retail-park. Elles y trouvent plus de surfaces (ce qui leur permet d'avoir plus de références en magasin donc un chiffre d’affaires plus élevé) pour un coût immobilier bien plus faible et un trafic quasi équivalent à celui de la galerie. C’est une véritable tendance de fond. Nos dernières recrues en matière d’enseignes l’illustrent. Elles sont symptomatiques de la maturité de ce modèle.

Autre avantage et pas des moindres pour la clientèle : le stationnement. Trop souvent, ce qui manque dans nos cœurs de villes, ce sont les places de parking. Les clients tournent en voiture avant de renoncer à leur acte d’achat. Dans les retail-park, les enseignes n’ont pas ce problème : les clients arrivent et trouvent rapidement une place, gratuite de surcroit.

Les chiffres d'affaires des enseignes qui s’installent dans nos retail-park augmentent dès leur arrivée. Cette croissance s’explique notamment par le fait que le processus d'achat est déjà engagé quand les clients arrivent sur place. Contrairement aux centres commerciaux, il n’est pas question pour eux de flâner. Ils font le déplacement avec une idée de produits à acheter.

Si le pouvoir d’attraction des retail-park ne cesse d’augmenter, tant auprès des Français que des enseignes, c’est aussi parce que la qualité des sites ne cesse de s’accroitre. Les plus anciens s’améliorent aussi, notamment grâce aux rénovations et aux redéveloppements engagés.

Si l’aspect « pratique » est un des critères d’attractivité des retail-park, il n’est plus le seul. L’architecture et la dimension environnementale sont de plus en plus importantes. Nous avons cependant la conviction qu’ils ne doivent pas remettre en cause les fondamentaux qui font le succès de ce modèle commercial : un immobilier attractif au coût maitrisé.

C’est pourquoi nous sommes convaincus que l’approche immobilière doit essentiellement reposer sur trois critères : la sélection des zones de chalandise procurant les meilleurs flux de consommation aux enseignes, l’atteinte d’une taille critique pour chaque retail-park et la construction d’une offre reposant sur de faibles coûts immobiliers.

Enfin, nous sommes heureux de voir de plus en plus d’enseignes de centres commerciaux venir tester des concepts dans nos retail-park. C’est une preuve de plus de l’attractivité de ce modèle commercial.

Nous voyons donc les retail-park bien installés dans notre paysage commercial et la digitalisation de notre économie conforte leur place. Leur avenir semble assuré et c’est la confirmation de nos intuitions du départ.

L’enjeu de l’approche française des retail-park est aujourd’hui triple. Elle doit permettre une reprise en mains de nos entrées d’agglomération avec des Retail Park structurés. Elle doit ensuite reposer à la fois sur une meilleure maîtrise de l’urbanisme commercial et sur la préservation des commerces de centre-ville.

Depuis notre premier retail-park, il y a maintenant vingt ans, nous observons que la frontière entre retail-park et centre commercial « classique » s’estompe. En effet, certains centres commerciaux ont tenté ces dernières années d’adopter les recettes qui ont fait le succès du retail-park sans que les enseignes ne s’y retrouvent. Il ne faut jamais oublier que l’immobilier commercial ce n’est pas d’abord de l’immobilier et ensuite du commerce. C’est au retail-park de s’adapter aux enseignes, et non pas aux enseignes de s’adapter au retail-park.

Mots-clés : Retail park