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Quand on arrive en ville

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Et si l’industrie immobilière ouvrait un nouveau cycle ? Et si le secteur parvenait enfin à gommer son image d’Épinal, celle de l’incarnation du capitalisme de rente ? Et si l’immobilier s’affirmait enfin dans toutes ses composantes, et pas seulement sous le prisme du seul logement, comme un secteur économique à part entière ? Mieux, comme un secteur qui peut contribuer à l’économie nationale ? C’est un peu le rêve exprimé par Dorian Kelberg, délégué général de la FISF (Fédération des sociétés immobilières et foncières), à la tribune du premier Matin de l’immobilier de l’année 2017 où Christine Daric et Olivier Mesmin, avocats associés chez Fairway, sont venus décrypter l’actualité fiscale immobilière.

Mais plus qu’un rêve, c’est une ambition toute louable à l’heure où se peaufinent les programmes des divers candidats à l’élection présidentielle. D’abord parce que les enjeux sont énormes pour les politiques. Le monde a basculé dans la société des urbains : 54 % de la population vit en zone urbaine. Ensuite, parce que la métropolisation de l’économie s’accélère à la faveur de la révolution digitale et favorise la concentration des richesses sur un nombre restreint de territoires, aboutissant à l’émergence de villes-monde parfois déconnectées de la réalité économique et sociale de leur pays. Des métropoles souvent plus puissantes même que des États mais qui mettent en lumière de véritables fractures territoriales. Et dont les conséquences s’expriment dans les urnes, par le vote du Brexit ou l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, en attendant de nouvelles surprises en 2017. Les rendez-vous électoraux ne manquent pas en Europe, en France bien-sûr, mais aussi en Allemagne et en Italie.

Face à cette « nouvelle donne » – le thème central du prochain Mipim – le politique, dont le premier rôle est d’organiser la vie de la cité, ne peut plus se passer des acteurs privés, dont ceux de l’industrie immobilière. Encore faut-il que ces derniers avancent en ordre, avec un projet commun, dépassant la somme d’intérêts particuliers. Multiplier les organismes de représentation du secteur immobilier, c’est diluer son importance aux yeux des décideurs publics. L’ambition de fédérer un grand secteur de l’investissement immobilier – coté et non coté – trouverait tout son sens quand on sait que les acteurs sont peu ou prou les mêmes, ou que les régimes de transparence fiscale sont quasi-identiques. SIIC, OPCI ou SCPI : finalement, c’est l’épargne des particuliers qui est drainée sur un secteur promis à un bel avenir. En 2050, ce sont les deux tiers des humains qui vivront en ville.

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