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Point de vue de Nathanaël Trouiller et Emmanuel Cazier, Haussmann Executive Search

Le pouvoir aux quadras : match investisseurs-promoteurs

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Un jeune quadra à fort potentiel a-t-il plus de chance d'accéder à des responsabilités de direction générale chez un promoteur ou chez un investisseur ?

La réponse est claire : même si le marché de l’immobilier reste globalement conservateur, les investisseurs favorisent nettement plus les recrutements ou les mobilités internes de jeunes quadras talentueux que les promoteurs.

Quelques pistes de réflexion qui expliqueraient ce phénomène :

  • Cycle long vs cycle court : une opération de promotion s’inscrit dans un temps beaucoup plus long que l’acquisition d’un actif immobilier existant. Cela favorise les évolutions de carrière plus graduelles chez les promoteurs.

  • Culture française vs anglo-saxonne : les métiers de l’investissement ont attiré de nombreux investisseurs étrangers fonctionnant sur un modèle anglo-saxon, ce qui a moins été le cas des promoteurs à culture majoritairement française (cela est particulièrement vrai pour les promoteurs résidentiels).

  • Vision produit vs financière : la vision « produit  », indispensable au métier de promoteur, est une compétence qui s’acquiert avec le temps, ce qui a tendance à favoriser des managers plus expérimentés. Les investisseurs valorisent globalement plus les compétences financières qui ne se bonifient pas forcément avec le temps.

  • Taille des équipes à manager : les promoteurs immobiliers ont généralement des équipes de taille plus importante que les investisseurs, ce qui se traduit par une organisation plus pyramidale et hiérarchique. Cela favorise les évolutions verticales « à l’ancienneté » et présente quelques freins à la nomination à des postes de direction générale de profils moins expérimentés à fort potentiel.

Nous constatons que de nombreux quadras à fort potentiel, sur le secteur de la promotion résidentielle, se lancent dans l’aventure entrepreneuriale en créant une nouvelle société de promotion immobilière en association avec un investisseur. C’est un moyen de faire évoluer sa carrière de manière dynamique !

Enfin, sur le secteur de l’immobilier tertiaire, la frontière entre le métier de promoteur et d’investisseur est de plus en plus ténue : dans un marché de pénurie d’actifs, les investisseurs doivent « fabriquer » des produits d’investissements, qui nécessitent des compétences de promoteurs. Ainsi, cette porosité entre les métiers favorise l’émergence de compétences hybrides (vision cash flow, bilan de promotion et produits), qui joue et jouera un rôle de tremplin pour accéder plus rapidement à des postes à responsabilités.

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