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Des logements pour les salariés en Ile-de-France : un impératif de compétitivité pour la métropole

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En Île-de-France, les logements sont rares ce qui les rend chers. Les salariés peinent à se loger à une distance raisonnable de leur travail. Il faut constater que tendanciellement, depuis le milieu des années 90, la construction de logements en Ile-de-France chute, alors qu’elle prospère au niveau national.

Les salariés aux revenus moyens ne peuvent ni prétendre au logement social ni payer les prix du marché libre. Un manque de logements disponibles et adaptés, en particulier dans le secteur intermédiaire, explique principalement cette situation. De même, l’exode de familles des classes moyennes avec enfants, ainsi que la difficulté des jeunes actifs à se loger, attestent de ces difficultés.

Le logement des salariés en Île-de-France constitue un élément de compétitivité : 38 % des entreprises du coeur de la métropole francilienne ressentent les difficultés rencontrées par leurs salariés, soit 2 fois plus qu’au niveau national. La situation est grave et les entreprises s’inquiètent (difficultés de recrutement, turn-over, stress et retards dus à un allongement des trajets domicile-travail, etc).

Or l’agglomération parisienne, moteur essentiel de l’économie nationale, est soumise en matière d’implantation comme en matière d’emploi à la concurrence d’autres métropoles. Des conditions de vie, d’accueil et de transports satisfaisantes pour les entreprises comme leurs salariés sont indispensables à la compétitivité. Les entreprises ne prospéreront, et a fortiori ne s’installeront, qu’à proportion de logements correspondant aux besoins et aux moyens de leurs salariés.

L’Île-de-France concentre des populations professionnelles spécifiques. Ainsi, l’agglomération parisienne rassemble 44 % des emplois stratégiques du pays et un emploi sur deux est occupé par un cadre.

Le projet du Grand Paris apporte un changement manifeste et favorise le renouveau du logement. Ainsi, le législateur, avec la loi Grand Paris, a fixé un objectif de production de 70 000 logements par an en Île-de-France. La CCIP salue le projet qui conjugue la réalisation d’un réseau de transport en commun avec des ambitions de développement économique et des objectifs de production de logement.

Il s’agit à la fois de répondre aux besoins des Franciliens, mais aussi d’assurer la présence sur l’ensemble du territoire de la métropole d’un bassin de compétences diversifiées et accessibles aux entreprises. L’engagement des collectivités territoriales en faveur du logement social pour les populations à bas revenus et en grande difficulté est fort. Elles s’en préoccupent et rencontrent aussi des difficultés pour répondre aux besoins. Faut-il craindre qu’un écart se creuse entre, d’un côté, les prévisions de besoins et les objectifs que se donne la loi sur le Grand Paris et, d’un autre côté, la capacité à mettre en oeuvre sur les territoires cette politique dans un contexte institutionnel particulièrement complexe ?

Outre les caractéristiques économiques de la métropole francilienne, cette grave crise du logement en Ile-de-France s’inscrit dans un contexte de mutations des paramètres sociétaux et institutionnels, qui prennent (ou prendront) une ampleur spécifique en Île-de-France.
Ainsi, le resserrement des finances publiques sur les politiques du logement (4/5 des logements commencés en Île-de-France bénéficient d’une aide publique), de la recomposition des interventions des collectivités locales dans un contexte métropolitain, à statut particulier, comme le législateur l’a entériné en n’ouvrant pas le statut de « métropole » récemment institué au cas de l’Île-de-France, sont à prendre en compte en matière de politique de l’habitat.
De même, l’après Grenelle II pose de nouveaux enjeux d’aménagement et de développement des territoires, en limitant l’étalement urbain et en incitant à la reconstruction de la ville sur la ville. L’objectif de mixité dans un souci de cohésion sociale constitue également une priorité.

Source : Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris (CCIP)