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Simi 2018 : nouvelle ère

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Quelques heures après le clap de fin de l’édition 2018 du Simi, que faut-il retenir de ce carrefour majeur de l’industrie immobilière ? On aurait pu vous parler de nouveaux records d’affluence, signe que la filière est l’une des premières industries françaises en termes de PIB (près de 11 %) et d’emplois (plus de 2 millions). Et surtout l’une des plus prometteuses quand on regarde le potentiel de croissance et l’appétit des entreprises à recruter dans les années à venir selon les premiers éléments de la 3e édition du Real Estate & Urban Employment Monitor réalisée par EY, en partenariat avec la Fondation Palladio et Business Immo.

Mais on préfère insister sur cette nouvelle dynamique qui impulse l’immobilier où le sujet principal de la création de valeur ne tourne plus du tout autour du mètre carré, mais bel et bien de la synthèse entre le contenant – l’immeuble – et le contenu – à savoir les services que l’on y propose.

Les opérateurs immobiliers maîtrisent de mieux en mieux le premier, ont retenu les leçons du passé et se projettent tous d’un même élan vers l’immeuble de demain qui devra être sobre énergétiquement, résilient sur le plan environnemental, efficient pour ses occupants, réversible ou mutable au gré des usages, ouvert sur la ville et non plus tourné sur lui-même.

Sur le contenu, autant être franc, ils débutent. Le premier stade est de comprendre que le locataire – c’est-à-dire le cash-flow – est un peu plus qu’un utilisateur. C’est un client ! Le mouvement sémantique de Gecina, avec sa nouvelle marque commerciale YouFirst, est un signe supplémentaire de cette prise de conscience. La tentation pour certains bailleurs, c’est de passer au stade de l’exploitation et d’opérer eux-mêmes tout ou partie de leurs immeubles. L’explosion du coworking et des modèles de WeWork ou Spaces a donné des idées, à l’exemple de Covivio avec sa filiale Wellio.

La question d’après, c’est de savoir qui va capter cette fameuse création de valeur ? Aujourd’hui, acteurs du « contenant » et du « contenu » cohabitent sans grand frottement dans un marché porté par la conjoncture à court terme. Mais avec les nouvelles technologies, de nouveaux acteurs veulent entrer dans l’immeuble, et pas seulement quelques start-up de la PropTech. Les Gafa ont compris que la fabrique de la ville est une industrie du futur.

Le cauchemar pour les opérateurs et les investisseurs immobiliers serait de devenir (ou rester) des fabricants et des collectionneurs de boîtes. Un peu comme au début des années 80, où IBM – plus grand constructeur d’ordinateurs au monde – a laissé filer la valeur chez son prestataire de systèmes d’exploitation, un certain Microsoft. Un scénario que personne ne veut voir, mais que personne n’écarte totalement.

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