Business Immo, le site de l'industrie immobilière
Point de vue de Joachim Azan, Novaxia

Urgence climatique : Osons l’urbanisme de régénération !

Transformation de l’ancien siège du Conseil Départemental des Hauts-de-Seine par Novaxia, une économie générée de 1350 m3 de sable et de 25% de carbone vis à vis de la démolition, et une facture énergétique divisée par 4 . © IDA+ / NouvelleAOM

Les pays signataires de l’accord de Paris se sont engagés à atteindre la neutralité carbone au cours de la deuxième moitié du XXIe siècle au niveau mondial. 

Afin d’atteindre cet objectif vertueux et ambitieux, nous sommes convaincus de la nécessiter de changer les usages dans le secteur de la construction, car, rappelons-le, en France, le bâtiment est responsable d’un tiers des émissions de CO2eq, de 44 % de la consommation énergétique, et génère 85 % du volume des déchets produits chaque année. D’autant que le parc existant ne se renouvelle que de moins de 1 % par an.[1]

Le premier acte écologique est celui de la transformation. Ce choix est possible, même s’il est exigeant. C’est celui qui a été fait par exemple pour l’ancien siège du Conseil départemental des Hauts-de-Seine. Sa réhabilitation s'appuiera sur l’existant et ce choix permettra ainsi de réduire la facture carbone de 25 % et de diviser par quatre la facture énergétique. Démolir le bâtiment et en reconstruire un à neuf aux dernières normes d’efficacité énergétique aurait augmenté au contraire la facture CO2eq de 15 %, du fait des émissions de gaz à effet de serre dues à la démolition reconstruction.[2]

Sur ce projet, la surface de structure de plancher et de murs conservés sera équivalente à environ 1350 m3 de sable économisés, c’est la taille d’une piscine olympique !

Mais transformer les bâtiments obsolètes ne suffira pas. Il faut également réinventer et décarboner nos pratiques de conception et d’exploitation immobilières. 

Les démarches d’occupation temporaire mais aussi de programmation visant à la mutualisation des espaces dans l’exploitation de l’ensemble, comme de densification telles que les jardins partagés, espaces communs mutualisés ou zones de coworking et coliving, sont autant de solutions pragmatiques pour diminuer la pression foncière. Nos façons de vivre doivent évoluer dans ce sens, et l’urbanisme temporaire est un bon moyen pour nous y aider pour le préfigurer. Nous devons inventer des dispositifs nouveaux pour le systématiser dès que le projet le permet !

D’autres solutions existent et doivent se développer pour allonger la durée de vie des bâtiments et limiter leur obsolescence : sensibilisons les maîtres d’ouvrages et les aménageurs à la transformation et la réversibilité ! Accentuons l’engagement des professionnels vers un immobilier circulaire ! Le bâtiment s’y prête, c’est d’ailleurs l’une des clés de la lutte contre le changement climatique.

Nous devons réussir notre choc de l’offre et notre choc des usages pour répondre à l’objectif ZAN (zéro artificialisation des sols) d’ici 2050.


[1] The Shift Project, GT Rénovation Thermique du Bâtiment v3.4, 2 sept. 2013

[2] Estimation de l’empreinte carbone de différents scenarii par Charlotte Miriel, Société AurOre-S

Business Immo