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Regards croisés

La pierre apprenante : accélérer la transformation digitale de l’immobilier grâce à l’intelligence artificielle

Classification automatisée des documents, maintenance prédictive, détection des signaux faibles de valorisation du patrimoine, bots collaborateurs et assistants, assets managers artificiels : autant de promesses exponentielles grâce auxquelles l’intelligence artificielle pourrait augmenter les métiers de l’immobilier et accélérer la transformation du secteur. Il est une nouvelle génération d’investisseurs immobiliers qui ont compris que la donnée est le matériau de construction de demain dont l’IA sera l’architecte. Michel Tolila, Président fondateur de La FoncièreNumérique et Robin Rivaton, essayiste et directeur d’investissement chez Eurazeo IM, deux experts reconnus du secteur reviennent sur les enjeux et perspectives de ce chantier immense. Entretien.

Publi-rédactionnel en partenariat avec Stonal

Michel Tolila, Président fondateur de La FoncièreNumérique et Robin Rivaton, directeur d’investissement chez Eurazeo IM © DR

BI à Michel Tolila : En tant que président fondateur d’une des premières proptech de France, quel regard portez-vous sur l’émergence de l’IA dans l’immobilier ?

Michel Tolila : La transformation digitale du secteur progresse de jour en jour. La connaissance des actifs est un actif en soi. L’ignorance ? Un manque à gagner à l’ère de la data. En miroir de nos bâtiments physiques se hissent leurs jumeaux numériques qui hébergent en leur sein des patrimoines de données immobilières immatériels, fluides, interopérables. Du prêt-à-analyser pour les intelligences numériques immobilières émergentes.

BI à Robin Rivaton : Comment se porte le secteur de la proptech et notamment celui de l’IA dans l’immobilier ?

Robin Rivaton : De façon générale, tous les secteurs de l’économie doivent apprendre à collecter, traiter et conserver la donnée. L’IA, par sa capacité à traiter l’information et à en tirer des actions automatiquement, est au cœur de cette transformation. Nous le constatons avec la bataille sino-américaine autour de la maîtrise de l’IA et de son futur leadership. L’immobilier, longtemps perçu comme immobile (il s'agit de l'un des secteurs les moins digitalisés) évolue rapidement sous l’impulsion de nouveaux acteurs qui offrent des solutions innovantes. Ces entreprises reçoivent un fort intérêt des investisseurs qui sont convaincus que les gestionnaires d’actifs devront réagir face au triple défi du changement climatique, des nouvelles attentes utilisateurs et de la performance opérationnelle. Dans un univers où le levier de performance par la baisse des coûts d’endettement va se tarir, il va falloir obtenir de réels gains de productivité opérationnels.

BI à Michel Tolila : Quels impacts concrets sur les métiers peut-on raisonnablement anticiper dans les années à venir ?

Michel Tolila : Notre réalité aujourd’hui est que nous avons déjà implémenté nos réseaux de neurones pour accélérer la digitalisation du patrimoine de nos clients. L’automatisation de tâches répétitives et la fiabilisation de la data permettent aux acteurs du secteur de libérer du temps et de l’énergie que l’on peut rediriger vers des tâches à forte valeur ajoutée. Nous déployons actuellement chez nos clients partenaires nos applications de machine learning et modèles prédictifs pour générer des scénarios et sécuriser les décisions d’investissements (arbitrages, capex et GER), optimisation des charges, suivi des indicateurs de l'économie circulaire.

BI à Robin Rivaton :  La crise sanitaire a-t-elle été un frein ou une rencontre des grandes tendances de l’immobilier et du secteur ?

Robin Rivaton : La crise sanitaire a été un grand facteur d’accélération. On le voit par exemple avec des levées de fonds qui sont de plus en plus conséquentes y compris pour les start-up récemment créées. Ainsi, le ticket moyen a bondi à 5,5 millions d'euros en 2020, contre 3,3 millions en 2018 selon le récent baromètre Real Estech 2020. Le secteur de l'immobilier qui pèse 15 % du PIB national devrait ainsi connaître un essor significatif dans la prochaine décennie. La France compte plusieurs champions européens dans le secteur de l’immobilier et de la construction. Il est important qu’ils investissent pour conserver leur position de leaders sachant qu’il y a une vraie symbiose à travailler avec des solutions innovantes européennes plutôt que d’être obligé d’adopter des solutions venues des Etats-Unis qui ne sont pas toujours adaptées aux pratiques de l’immobilier en Europe continentale. Il faut aussi comprendre que l’usage de la technologie ne peut fonctionner que dans le cadre d’une transformation interne.

La FoncièreNumérique est une des premières proptech de France avec 200 millions m² numérisés, plus de 100 collaborateurs et 120 clients dans l’Hexagone et en Europe.

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