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Tous aux abris !

Le doute n’est plus permis. Le risque est dorénavant dans la dette. A tous les étages. L’évolution de la stratégie de Gecina, dévoilée à la presse cette semaine, peut sembler minime au regard du big bang managérial qu’elle a engendrée. Pourtant, la foncière envoie un signe fort à l’ensemble du marché. « Nous nous mettons à l’abri », affirme sans ambages son nouveau Pdg Bernard Michel.

Se mettre à l’abri pour un ancien du Trésor, c’est d’abord régler la question de sa dette. En faisant un petit pas sur son ratio de LTV, Gecina espère un grand bond dans les attentes des agences de notation. Même si elle s’en défend, la SIIC est finalement dans le même état d’esprit que nombres d’Etat souverains en campagne pour conserver leur triple A. Il faut sauver sa note pour aller chercher plus tard – quand la crise sera passée – d’autres sources de financement aux traditionnelles banques d’investissement.

Se mettre à l’abri, c’est aussi savoir se couper un bras. Gecina a la chance de disposer encore dans son portefeuille de l’actif paradoxalement le plus liquide du marché : le logement. On a beau en souligner ses tares, le résidentiel – surtout parisien – reste l’actif refuge par excellence d’un secteur déjà considéré comme une valeur refuge.

Se mettre à l’abri, c’est enfin geler ses investissements, quitte à rater une reprise de cycle. Gecina peut se le permettre, la foncière dispose d’un patrimoine conséquent de bureaux sur le premier marché tertiaire européen, plutôt récent et de bonne facture au regard des obligations à venir du Grenelle 2. Comble de la situation, les récents investissements en Vefa initiés par Christophe Clamageran vont permettre à la SIIC de maintenir la qualité de son parc pendant quelques années.

Gecina se met en mode de gestion de crise, contraint par des actionnaires, pour certains particulièrement échaudés par la crise de l’autre côté des Pyrénées. Le message peut sembler alarmiste. Il a le mérite de s’inscrire dans une nouvelle ère pour le marché, celle de la rigueur. C’est en quelque sorte l’effet boomerang du levier de la dette.

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