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Quelque chose a changé

« Regarde. Quelque chose a changé. L’air semble plus léger. C’est indéfinissable »... L’immobilier hexagonal serait-il à l’aune d’une nouvelle inflexion de tendance qui pourrait s’apparenter – osons – à une sortie de crise ? De cet optimisme pudique, les traditionnels grands-messes des brokers s’en sont fait l’écho ces derniers jours, forçant comme toujours un peu le trait. PwC, dans son étude « Emerging Trends in Real Estate 2013 », fruit d’une enquête auprès de 500 professionnels, le clame sans détours. « Les investisseurs abordent les opportunités avec un esprit nouveau, conscients que l’environnement dans lequel ils opèrent est devenu la norme et devrait rester inchangé pendant un certain temps. Ils sont confrontés à des défis, mais affichent, pour la première fois depuis de nombreuses années, un optimisme prudent », souligne Geoffroy Schmidt, responsable de l’activité conseil en immobilier de PwC en France. « Dans le cycle de la reprise, nous sommes à l’acte II : après cinq années de survie constituant l’acte I, un optimiste mesuré sur l’environnement des affaires est de retour », confirme-t-il. Bonne nouvelle…

Ces investisseurs, invités d’une conférence organisée par Business Immo et ULI en partenariat avec PwC, sur le thème « l’attractivité de la France pour les investisseurs » ce 5 février, n’ont pas caché leur appétit pour la France dans leur stratégie d’allocation d’actifs. Surtout Paris, même si la Capitale ne pointe qu’en… 6e position dans le classement européen des perspectives d’investissement en 2013, derrière Munich, Berlin, Londres, Istanbul et Hambourg. La France reste une « plaque tournante de l’investissement ». En dépit de l’atonie de la croissance économique, de la montée du chômage, du poids de la fiscalité et surtout de son instabilité.

« Paris reste, en Europe hormis Londres, le marché le plus liquide et le plus profond. Il présente également l’avantage de n’être pas mono-dépendant d’une industrie », argumente Serge Grzybowski, président directeur général d’Icade. « La France est toujours dans le scope des investisseurs », assure Méka Brunel, à la tête d’Ivanhoé Cambridge en Europe.

Mais si le boulevard du core sera encore particulièrement encombré cette année, certains investisseurs – et pas nécessairement les plus opportunistes – n’hésitent pas à prendre des chemins moins orthodoxes. A l’instar d’un Generali qui ira chercher de la création de valeur dans de la Vefa en blanc. Ou d’un Ivanhoé Cambridge qui considère son allocation d’actifs en Europe « beaucoup trop core ». « Le risque, nous irons le chercher en allouant 10 % de notre portefeuille à des fonds », assure Méka Brunel.

« Regarde. Sous ce soleil déchiré. Tout s’est ensoleillé… »,  dit la chanson.

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