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Transparence, j’écrirai ton nom…

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Le mini-scandale médiatique autour de la nouvelle implantation de la BPI (Banque publique d’investissement) aura au moins eu une vertu : la nécessité criante de transparence sur le marché de l’immobilier d’entreprise français. Tout le monde y gagnerait – c’est une évidence - , bailleurs comme preneurs.

L’article du Canard Enchaîné part d’une hypocrisie – le loyer facial du 6/8 boulevard Haussmann – pour en tirer des conclusions que d’aucuns jugent hâtives sur le train de vie de ces représentants du service public. La réalité du bail – une franchise de 22 mois, la prise en charge de travaux par le bailleur… - diminue de 25 % la facture globale et érode sensiblement les arguments des détracteurs de la banque publique. Elle met aussi en lumière la réalité d’un marché économique et donne un petit aperçu salutaire de la teneur des négociations entre bailleurs et preneurs.

Surtout, cette passe d’armes médiatique permet un instant – seulement un instant ! – de mettre la focale sur cette omerta qui ronge le marché de l’immobilier d’entreprise en France. Pratiquement plus aucune transaction locative n’affiche le loyer, même facial tant il est déconnecté de la réalité économique. En investissement, on cache ce taux qu’on ne saurait voir. Trop compressé dans le Core. Limite indécent pour les actifs secondaires. Les acteurs se réfugient derrière des indices, dont le premier mérite est de jouer le rôle de paravent d’une fausse transparence.

Cela donne l’image éternelle qu’en France, une transaction est le résultat d’une lutte d’où sort un vainqueur et… un vaincu quand, dans le monde anglo-saxon, elle traduit un accord entre deux parties. Les utilisateurs y gagneraient à révéler les conditions de leurs baux et de mieux souligner l’importance de l’immobilier comme outil de travail, surtout dans ces périodes de tension sociale. Les bailleurs y soigneraient une image de professionnels d’un secteur économique important pour la France. Les conseils, immobiliers comme juridiques, devraient, quant à eux, être les premiers ambassadeurs de cette transparence, gage de maturité et de profondeur d’un marché.

Au lieu de cela, nous restons dans le dogme du « vivons cachés, vivons heureux ». Vivons cachés, vivons traqués, répond la réalité. La BPI vient d’y goûter à son corps défendant.