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Point de vue de Pascal Pignol-Deneuvy, Aures Conseil

En temps de crise, un maître-mot : le savoir être

Depuis maintenant 5 ans, la crise s’est installée et avec elle, son cortège de licenciements, de PSE et de réductions de salaires. Les véritables créations de postes, il y en a tout de même, se font plus rares et la bataille est plus rude pour les candidats ainsi que les exigences des employeurs plus fortes. Hormis le fait que les entreprises veulent des candidats bien formés et de suite productifs, un maître-mot se confirme dans leurs demandes de recrutement : le savoir-être.

Cet aspect fondamental sur le plan professionnel, en particulier dans l’immobilier où la personnalité continue de jouer un rôle très important fait, particulièrement en temps de crise, la différence dans la fameuse short-list. Les opérationnels, mais aussi les DRH l’ont parfaitement compris et nous sollicitent (cabinets de chasse de têtes) de plus en plus sur ce thème dès les premiers rendez-vous concernant la job description, où apparaît la partie technique du poste mais aussi les aspects comportementaux attendus pour les candidats.

Ici intervient le vrai travail d’un chasseur de têtes et toute sa plus value, qui en dehors d’être un bon sourceur et de bien connaître les organigrammes des entreprises, doit être un vrai intervieweur, avec une perception très fine de la personne interrogée, si possible rompu aux méthodes du coaching et ou de la PNL (Programmation Neuro Linguistique), appuyé par des tests comportementaux et des références professionnelles. En effet, les qualités de leadership, d’autorité naturelle, d’adaptabilité, d’énergie, de capacité de travail en mode projet ne se détectent pas forcement sur Linkedin ,Viadeo ou autres bases de données, ou des individus-cv sont envoyés quasiment d’un simple click !

Ces qualités sont pourtant de plus en plus fondamentales pour faire la différence en termes de management, de négociation, de réactivité, de résistance au stress et de capacité à bien intégrer une nouvelle structure. Or, dans les sociétés d’Europe du Sud, on a toujours mis très fortement l’accent sur le savoir faire et négligé le savoir être, contrairement aux sociétés anglo-saxonnes et nordiques où il est jugé fondamental et fait à moyen terme la différence entre individus d’un même savoir faire. Bien évidemment, il ne s’agit pas de mettre de côté le savoir faire, mais de hisser le savoir être au même niveau – il y a du chemin à faire !- et de les faire progresser en parallèle. En effet, un développement harmonieux et tendant vers la perfection pour l’individu doit s’opérer selon deux lignes, Savoir et Etre, qui doivent avancer ensemble, parallèlement l’une à l’autre, se soutenir l’une et l’autre et finalement se surpasser !

Pour prendre une image, trop d’individus marchent avec une seule jambe – le savoir faire- et négligent l’autre jambe - le savoir être-. Or on reconnaît que le savoir faire peut être plus ou moins vaste, exemple : un niveau bac sera fort différent d’un bac +5 et donc de plus ou moins bonne qualité ; et bien ; il devrait en être de même pour le savoir être ! De plus, et on le retrouve beaucoup en terme de management et de team building, trop de savoir faire peut nuire à la réussite d’un projet, au management d’une équipe, et donc au final, à la réussite d’une carrière. C’est le cas trop souvent de compétences trop théoriques, trop abstraites et donc inapplicables à la vie de l’entreprise. Aussi, avec un peu d’audace peut-on entendre la célèbre phrase de Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » non pas dans un sens moralisateur mais comme un parfait résumé de ce qui vient d’être exposé.