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Point de vue de Jérôme le Grelle, Convergences-CVL

Le commerçant et le touriste : qui s’adapte à qui ?

Regarder une ville par les yeux d’un touriste est un excellent moyen de juger de son attractivité

Le touriste n’étant pas un être contemplatif absorbé dans la visite des musées mais un individu en quête d’une expérience de vie, ce qui est bon ou mauvais pour lui l’est aussi pour l’habitant. Parce que ses horaires sont contraints, les villes les plus dynamiques lui confectionnent des parcours, à la carte mais cadrés dans l’espace et dans le temps, et suffisamment variés pour satisfaire ses envies de loisirs, de culture, de flânerie, de shopping, de gastronomie, de spectacle, etc. Elles facilitent ses trajets par un balisage et un titre de transport appropriés.

En coulisse, une foule de gens s’active à l’année pour choyer ce visiteur

Pour tenter de connaître ses aspirations et son degré de satisfaction, pour définir, tarifer et packager des offres attractives, pour les lui faire connaître jusqu’à l’autre bout du monde… et bien sûr pour l’accueillir le jour J dans les meilleures conditions. Tout cela représente beaucoup de travail et il est important que tout le monde soit sur le pont.

Comme souvent, la partie commerciale du sujet est la plus ardue

Les commerçants sont pourtant des hôtes naturels, au même titre que les équipements culturels, les hôtels et les restaurants. Le tourisme étant l’un des premiers moteurs de croissance des villes françaises, l’intérêt bien compris des commerçants, on ose à peine le rappeler, est de s’adapter à cette demande. Hélas, une question aussi triviale, aux yeux de notre touriste, que celle des horaires d’ouverture peut devenir épineuse, dès lors que certaines individualités s’entêtent à imposer leurs contraintes, fermant à l’heure du déjeuner ou dès 18 h. Quant à l’ouverture dominicale autorisée dans les secteurs touristiques, c’est un flop si trop peu de magasins sont ouverts. A leur décharge il faut reconnaître que les commerçants n’ont que rarement de structure adéquate pour se fédérer, grands magasins, franchisés et autres indépendants locaux formant d’ailleurs un ensemble très disparate. Cette absence de collectif ne permet pas la mise en place de règles suivies par tous. Avant d’en venir à la règle, il faut d’ailleurs passer par le projet, valoriser la dynamique et les retombées qui récompensent les efforts.

Là se trouve le défi pour les collectivités : fédérer et motiver les commerçants du secteur touristique pour les associer sans restriction à un projet collectif global dont ils sont parmi les premiers acteurs et les premiers bénéficiaires potentiels.