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48 heures chrono

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Passé le mercato ministériel, Manuel Valls et son équipe gouvernementale débarrassée des trublions vont pouvoir s’attaquer aux nombreux dossiers socio-économiques de la rentrée. A commencer par celui de l’immobilier, dont on vient de s’apercevoir qu’il était un fort contributeur au PIB national. L’effondrement de la construction coûte près d’un demi-point de croissance. Tiens, cela rappelle le thème d’une conférence plénière du dernier Simi...

Donc, le Premier ministre va procéder à des « annonces » sur le logement « dans les 48 heures » a-t-il indiqué à l’occasion de son interview au journal de 20 heures de France 2, hier soir. La cote d’alerte a été dépassée. Les derniers chiffres de la construction attestent d’un réel blocage du marché que Cécile Duflot n’a pu déverrouiller d’un pouce. Au contraire même, l’ex-ministre du Logement est accusée d’avoir cassé la confiance. Et des investisseurs et des professionnels.

Quelles devraient être ces mesures salvatrices ? Du très classique a priori, notamment dans le neuf avec un dispositif d’incitation fiscale renforcé pour les investisseurs qui va s’ouvrir aux ascendants et descendants, ou encore une extension du prêt à taux zéro à l’ancien. Mais, on devrait aussi trouver des mesures annoncées pendant la dernière campagne présidentielle, en particulier sur le foncier. Pour libérer les terrains constructibles, ou plus exactement pour rendre leur prix compatible avec la demande du marché, le gouvernement proposerait un abattement sur les plus-values dès la deuxième année de détention du terrain complété par la suppression des droits de succession pendant deux ans sur les cessions de terrains constructibles. Ajoutez-y une pincée de simplification des normes de construction et quelques mesures pour débloquer les maires frileux, et la plupart des ingrédients sont là pour relancer la machine de la construction.

Quid du détricotage de la loi Alur ? On entre davantage dans la politique politicienne que dans l’analyse de marché. Tout le monde reconnaît que l’encadrement des loyers est une mesure toute aussi symbolique que contre-productive, faisant fuir les investisseurs et renforçant d’autant la pénurie d’offres en zones tendues. Mais, le gouvernement a-t-il les moyens de se mettre à dos toute ou partie de ses frondeurs en revenant sur le dogmatisme d’une telle proposition ?

En attendant, « les années 2014 et 2015 seront extrêmement mauvaises », prévient Alain Dinin, Pdg de Nexity, dans les colonnes du JDD. Mais si la courbe s’inverse avant 2017… alors, tout est possible.

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