Business Immo, le site de l'industrie immobilière
Point de vue de Pascal Beuvelet, In&Fi Crédits

« Les banques ne sont pas responsables de la baisse des financements immobiliers »

Pascal Beuvelet, président fondateur d’In&Fi Crédits, livre son analyse sur la baisse des financements immobiliers.

Alors que les volumes de crédits à l’habitat représentaient 170 Mds€ en 2007, et une moyenne de 141 Mds€ sur 7 ans, ils représenteraient au mieux 130 Mds€ fin 2014. C’est 10 % de moins que la moyenne.

A l’analyse de ces chiffres, les banquiers apparaissent comme les principaux responsables de cette chute de la distribution des crédits immobiliers ; et ce, pour de prétendues questions d’opportunité économique et de rentabilité. Ce n’est pas la réalité, car les banques sont résolument prêteuses.

A ce jour, les moyens de financements dont disposent les banques sont très optimisés. Les liquidités mises à disposition par la BCE sont abondantes. L’argent est là. Le taux de refinancement est au plancher de 0,05 % ! Les taux sont au plus bas. Les conditions d’octroi des crédits immobiliers n’ont pas été aggravées. Il est toujours important d’avoir un apport personnel de minimum 10 % et de respecter un taux d’endettement, rapport revenu/mensualité, de l’ordre de 33 %. Rien de plus raisonnable et prudentiel pour respecter l’équilibre budgétaire du ménage emprunteur.

En outre, il est indispensable de prendre en compte la concurrence interbancaire pour créer de nouveaux comptes. Cette concurrence impose une stratégie de conquête quotidienne, dont le canal courtier qui représente près de 30 % des volumes distribués. Alors que 79 % des Français souhaiteraient être propriétaires, pourquoi les volumes de crédits stagnent-ils ?

Les raisons sont clairement identifiées : les « ravages psychologiques » liés aux dispositions de la loi Alur ; une fiscalité totalement illisible, clairement connotée à la hausse ; l’espoir médiatiquement entretenu qu’une baisse du nombre des candidats à l’accession entrainerait de facto une révision à la baisse des prix affichés par les vendeurs ; la perte de confiance des ménages en l’avenir. Les acquéreurs potentiels sont effrayés par l’instabilité du marché du travail.

Il est donc évident que notre situation économique globale ne plaide pas pour un achat immobilier financé à long terme. Le logement constitue la 1ère charge budgétaire des propriétaires (en moyenne plus de 27 % des revenus) et son coût moyen relatif représente 4,69 années de revenus.

Dès lors il faut être résolument optimiste pour se lancer dans une acquisition, ou contraint pour se lancer dans une vente. Cependant, avec des taux aux plus bas et une offre de logements encore très fournie, jamais les conditions n’ont été aussi bonnes pour réaliser une acquisition optimisée.

Business Immo