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Point de vue de Stefan Kreuzkamp, Deutsche Asset Management

Les malheurs du Brexit : les effets sur l’économie

Fin juin, le Royaume-Uni a voté en faveur de son départ de l’Union européenne. Le comportement du marché face à cet évènement est représentatif de réactions qui pourraient survenir plus fréquemment dans le futur : un évènement politique est sous-estimé par le marché, provoquant de graves perturbations.

Si les indices boursiers se sont rétablis rapidement, les répercussions de cet évènement sur les cours boursiers sont, d’un point de vue sectoriel, divergentes et plus profondes. De leur côté, les marchés obligataires réagissent comme toujours : l’incertitude incite à anticiper une politique monétaire encore plus accommodante.

Deutsche Asset Management intègre pleinement ces observations dans ses perspectives d’investissement. Bien que nous prévoyons une accélération de la reprise économique en 2017, nous envisageons également une augmentation des risques politiques qui, potentiellement, pourrait impacter les marchés financiers. Quoi qu’il en soit, les banques centrales devraient continuer à soutenir les marchés afin d’éviter toute dislocation majeure.

Mes « perspectives » en 9 points-clés :

Focus : l’augmentation des balances TARGET 2 témoigne de nouvelles tensions potentielles au sein de la zone euro. La Banque centrale européenne (BCE) peut seulement aider à désamorcer ces tensions. Les dirigeants politiques doivent agir pour mettre en place des réformes structurelles.

Macro : le vote en faveur du Brexit va probablement ralentir la croissance, non seulement au Royaume-Uni, mais aussi en Europe. Après un début d’année fébrile, l’économie américaine se raffermit, bénéficiant d’un momentum favorable. En Chine, le ralentissement économique se poursuit.

Matières premières : en début d’année, les cours des matières premières étaient encore en plein marasme. Depuis, les matières premières énergétiques et les métaux précieux se sont appréciés. En particulier le pétrole, qui a profité d’une reprise des cours. Le cours de l’or devrait quant à lui bénéficier de la recrudescence des risques politiques.

Marchés obligataires : compte tenu des conséquences futures du Brexit, la plupart des banques centrales devraient mener des politiques monétaires encore plus accommodantes, en Europe et ailleurs. La Banque centrale européenne est sous une pression croissante pour agir encore davantage. Cela devrait générer des opportunités pour les investisseurs.

Devises : les marchés de devises ont rapidement digéré le vote en faveur du Brexit. Le dollar US semble en mesure de se renforcer plus tard dans l’année. Nous considérons le yen comme une alternative de diversification du risque, parmi l’ensemble des classes d’actifs.

Actions : les actions font preuve d’une certaine résilience face aux turbulences politiques. Toutefois, les investisseurs restent nerveux. Grâce aux banques centrales, les marchés pourraient passer un cap, une situation dont nous souhaitons tirer profit.

Immobilier : les signaux quant aux risques macro militent en faveur des actifs immobiliers : l’immobilier délivre des performances égales ou supérieures à la moyenne sur la plupart des marchés. Comparés aux obligations, les rendements immobiliers sont supérieurs aux niveaux historiques et devraient continuer à faire preuve de stabilité.

Diversifiés : dans l’environnement d’investissement actuel ̶ qui se caractérise par de faibles rendements et une volatilité élevée ̶ nous pensons qu’il faut se concentrer sur une allocation d’actifs tactique, une approche sélective des actifs, titre par titre, et la gestion du risque.

Gestion systématique et quantitative : les entreprises ont rarement connu une période aussi longue de stagnation de leurs revenus. Jusqu’à présent, les marchés d’actions ont fait preuve d’une surprenante résilience, avec des variations limitées entre les zones régionales.

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