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Les 1000 emplois de l’espoir

La Défense © Givaga / Fotolia

À peine le discours de la Première ministre britannique Theresa May achevé, la grande bataille pour attirer les établissements financiers de la City a repris de plus belle. Le directeur général d’HSBC a annoncé la relocalisation probable de quelque 1 000 emplois couverts par la législation européenne de Londres vers Paris.

À l’instar d’HSBC, les banques semblent anticiper un « hard Brexit » qui se traduirait par la perte du passeport financier européen qui permet de commercialiser les produits dans toute l’Union européenne. On prête la volonté à Goldman Sachs de relocaliser 1 000 emplois à Francfort. Morgan Stanley a laissé entendre sa volonté de créer un nouveau siège en Europe continentale. Les banques suisses étudient toutes des solutions de repli en zone euro. Bref, la bataille de l’attractivité va faire rage, avec deux têtes de gondole qui se détachent : Paris et Francfort.

Sur le papier, le combat est inégal. D’un côté, une bonne bourgade allemande qui a fait de la finance son seul et unique secteur d’activité avec l’appui de quelques locomotives locales et dont l’activité du marché de l’immobilier tertiaire pèse, bon an mal an, deux fois celui de Lyon. De l’autre, une ville-monde, premier marché tertiaire européen, proposant une pluralité de secteurs économiques, avançant des atouts extra-économiques à commencer par la culture, et qui plus est à portée de train de Londres dont on n’imagine pas un instant qu’elle puisse retomber à l’âge de Dickens.

La véritable question est plutôt de savoir comment Paris ne pourrait pas devenir plus qu’une solution de repli de quelques financiers désœuvrés de la City, mais bel et bien la nouvelle porte d’entrée de la finance en Europe continentale. Si le monde de la finance a été vu comme un ennemi par certains décideurs publics, il faut juste rappeler qu’il représente 1,2 million d’emplois directs et indirects et 300 Mds€ de financement pour les entreprises. Que Paris reste la première place financière de la zone euro, le 2e pôle de gestion collective dans le monde, le 1er marché européen des obligations d’entreprise, le 1er marché action de la zone euro, la 1ère industrie européenne de conservation de titres…

L’immobilier pourrait-il être un facteur supplémentaire de l’attractivité de la place de Paris ? Plus que jamais. Car la profondeur de son marché de bureaux, le niveau de ses loyers et la relative maîtrise de l’offre de bureaux sont des arguments solides pour attirer de nouveaux utilisateurs. Si l’on y ajoute que Paris dispose du plus grand projet d’infrastructures en Europe avec le Grand Paris Express, la capitale dispose de tous les atouts pour s’imposer comme une destination Business.

Ce ne sont pas quelques berges fermées à la circulation automobile ou de vaines querelles de chapelles selon que l’on soit d’un côté ou de l’autre du périphérique qui pourraient remettre en cause une attractivité naturelle de la place de Paris. Enfin, il faut l’espérer.

 

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