Business Immo, le site de l'industrie immobilière
David Simplot, Inria Sophia Antipolis

« L’intelligence artificielle est le cœur de Sophia Antipolis »

Seul organisme de recherche public français dédié aux sciences du numérique, l’Inria est placé sous la double tutelle du ministère en charge de la Recherche et du ministère en charge de l’Industrie. Il a pour mission de promouvoir « l’excellence scientifique au service du transfert technologique et de la société ». Entretien avec David Simplot, passé par les rangs d’EuraTechnologie avant de rejoindre le territoire sophipolitain en 2017. Il est l’un des principaux artisans de la candidature et du choix de Sophia Antipolis au 3IA.

David Simplot © Inria

Business Immo : Que représente l’écosystème Inria à Sophia Antipolis ? 

David Simplot : Seul institut public de recherche totalement dédié aux sciences du numérique, l’Inria se distingue par une approche qui ne sépare pas la théorie de la pratique ou les mathématiques de l’informatique mais qui réunit les expertises du monde économique et de la recherche dans le but de mettre l’excellence scientifique au service de la valeur économique. Troisième des huit implantations Inria de France, le site de Sophia Antipolis s’inscrit en harmonie avec le campus de SophiaTech qui se trouve d’ailleurs dans son prolongement physique. Lancé en 1983, l’Inria, propriétaire des lieux à hauteur de 25 %, se développe au fil de l’eau jusqu’en 2006 sur 7,5 ha, 12 bâtiments et 19 000 m2 de bureaux. Il regroupe aujourd’hui 550 personnes, 34 équipes de recherche… Dans ma lettre de mission figure notamment le projet de rénovation du site. 

BI : Justement, quels sont les contours du projet immobilier pour l’Inria de demain ? 

DS : Ce projet de rénovation/construction de grande envergure s’inspire notamment du travail que j’ai mené sur l’espace démonstrateur du bâtiment place du Centre Inria de Lille Nord Europe, au cœur de la French Tech, au sein d’EuraTechnologie. Cet espace a pour objectif de favoriser les interactions entre la communauté scientifique, le monde économique et la société. Il a été pensé comme un outil de veille technologique et un espace d’échanges autour de l’innovation en matière de numérique. C’est cette impulsion que nous voulons donner aujourd’hui à l’Inria de Sophia Antipolis. Notre projet immobilier affiche un triple objectif. Il s’agit tout d’abord de proposer à nos chercheurs un environnement de travail confortable, épanouissant et performant. Il s’agit ensuite d’être plus vertueux sur le plan écologique et environnemental, en jouant notamment sur les économies d’énergies et notre empreinte carbone. Enfin, la rénovation du site de l’Inria s’inscrit dans le cadre d’une ouverture sur le monde des entreprises et du grand public qui permettent d’héberger les start-up avec lesquelles nous travaillons, d’accueillir des laboratoires communs à la manière d’une véritable cité du numérique, dans le prolongement de son écosystème sophipolitain qui sera, demain, composé du campus SophiaTech, d’Écotone... Nous souhaitons miser sur la logique de territoire. 

BI : Quels sont, selon vous, les enjeux de la sélection de Sophia Antipolis dans l’appel 3IA ? 

DS : La sélection de l’appel 3IA est d’abord le fruit d’une mobilisation de l’écosystème sophipolitain, au premier rang duquel les entreprises et les collectivités locales. Elle est aussi à la mesure de la compétitivité de notre filière. Résolument challenger, la candidature de Sophia Antipolis l’a emporté grâce à son capital humain (sur 76 chercheurs en informatique français distingués à l’échelle mondiale, 17 sont à Sophia Antipolis), la force de son dossier, notamment en matière de création d’emplois et de valeur ajoutée des entreprises. Le tout soutenu par la formidable dynamique de l’université Côte d’Azur, labellisée Idex. Sophia Antipolis a su identifier ses forces et se focaliser dessus. Il faut désormais maintenir le focus sur les deux filières clés : le numérique et la santé/biologie. Tout l’enjeu se résume en trois volets : attirer et garder les meilleurs talents, former les experts en intelligence artificielle de demain et valoriser le partenariat avec les entreprises.