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Plus une tour dans le sac

La tour Triangle, prévue Porte de Versailles, à Paris. © L'Autre Image Production

C’est fait ou presque. La mairie de Paris a trouvé un compromis au sein de sa majorité composite pour accoucher de la révision du PLU qui sera présentée lors d’un conseil municipal au mois de juin. La principale concession accordée par l’adjoint à l’urbanisme Emmanuel Grégoire à ses turbulents écologistes aura été de sanctuariser le plafond des 37 m édicté par le POS (plan d’occupation des sols) de 1977. L’année où un certain Jacques Chirac est devenu le premier maire de Paris élu au suffrage universel.

Les « verts » parisiens viennent donc de faire tomber les dernières tours des quartiers Bruneseau et Bercy-Charenton avant même qu’elles ne sortent de terre. La dernière à crever le plafond sera la tour Triangle et ses 180 m érigés depuis le parc des Expositions, au sud de la capitale.

Se ferme ainsi une (courte) parenthèse entrouverte par Jean-Louis Missika dans un momentum où l’esprit de « start-up nation » espérait irriguer la fabrique de la ville. S’ouvre une nouvelle ère d’un urbanisme de dentelle où les dimensions environnementale et sociale prennent le pas sur les considérations économiques et la volonté première de renforcer toujours plus son attractivité.

La dentelle aura des mailles plus ou moins fines. Dans le tricot que prépare l’équipe municipale, on retrouve le point de pastilles. Qui tourne au point de discorde. Éric Donnet, avec un courage certain lors de notre événement BIG UP, s’est fait le porte-parole véhément d’investisseurs institutionnels tous aussi discrets qu’agacés par ce qui est vécu davantage comme une police des usages.

Si l’arme de la hauteur n’était assurément pas la seule et la meilleure réponse pour éviter l’exode parisien de nombreuses familles, pas sûr que celle de la préemption suffise à inverser la courbe. Surtout au regard des finances de la Ville et quand bien même le budget afférant aurait été doublé dans le projet de PLU.

Alors ce qu’on ne gagnera pas en hauteur, il faudra aller le chercher dans les largeurs. Paris ne peut plus jouer en solitaire et son aménagement doit se penser a minima à l’échelle de la métropole et en bonne intelligence avec la région. Un métro, si moderne et si automatique soit-il, ne suffira pas. Une refonte de la gouvernance et un allègement du mille-feuille administratif seraient un préalable nécessaire et salutaire si l’on veut préparer nos villes au défi climatique qui s’annonce. Sauf à ce qu’on se satisfasse de quelques postures.

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