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Maire bâtisseuse 2.0

Johanna Rolland © Christiane Blanchard

À l’heure où les préceptes et les contours de la ville de demain se dessinent au travers d’appels à projets urbains innovants comme « Inventons la Métropole du Grand Paris », grâce à des programmes XXL qui transforment les professionnels de l’immobilier en véritables ensembliers urbains, et sous l’influence de la métropolisation, les élus ont plus que jamais un rôle crucial à jouer dans la fabrique de la ville. En particulier ceux à la tête des principales agglomérations françaises à qui Études foncières a donné la parole dans son dernier opus. À ce petit jeu, la maire de Nantes tire son épingle du jeu.

« Je vois poindre le risque dans toutes nos métropoles de la standardisation des villes, nous a expliqué Johanna Rolland. Je veux au contraire qu'on invente à Nantes de nouveaux paysages urbains. » Une vision qui se traduit dans les multiples projets en cours à l’échelle de la métropole de Loire-Atlantique. Dernier exemple en date : le projet YelloPark.

Portée par le Football Club de Nantes et le groupe Réalités, l’opération permettra de développer un nouveau stade de 40 000 places sur le site de la Beaujoire et surtout un programme immobilier global. Les premiers éléments de ce dernier prévoient la réalisation de 1 500 à 2 000 logements, 50 000 m² de bureaux, un actif immobilier de 25 000 m² autour du sport et de la santé, un food court, une halle de marché, une résidence pour personnes âgées et une école autour d’un parc urbain. De quoi contribuer au renouvellement urbain du grand quart nord-est de la métropole nantaise. Et ce sans que les collectivités n’aient à dépenser un centime.

Au contraire, la métropole va récupérer plusieurs dizaines de millions d’euros entre le fruit de la vente des terrains et les aménagements urbains assumés par la société YelloPark. « En 2017, ce n'est plus à l'argent public de financer un grand projet de stade », a ainsi expliqué Johanna Rolland lors de la présentation du projet. Une position qui tranche radicalement avec celle des maires des autres grandes métropoles françaises comme Alain Juppé à Bordeaux (partenariat public-privé pour la construction et l’exploitation du Matmut Atlantique) ou Martine Aubry à Lille (PPP pour le stade Pierre Mauroy).

Et ce n’est qu’un début : « Ce qui fera demain encore plus qu'aujourd'hui la différence entre les promoteurs et les investisseurs, ce qui orientera les choix de la métropole, c'est très clair et je leur ai dit : l'innovation architecturale, l'intégration de la nature et des enjeux de transition énergétique dans les projets, et l'innovation dans les usages des bâtiments. C'est sur ces critères que nous choisirons les projets demain. »

Cette nouvelle vision de l’urbanisme, l’élue de 38 ans a pu la défendre en tant que présidente d’Eurocities entre 2014 et 2016. Elle la porte au sein de l’association France Urbaine où elle copréside le collège des métropoles. Et elle va la partager avec l’industrie immobilière en tant que marraine du cycle 2018 de l’Institut Palladio qui aura pour thématique… « Habiter la ville de demain ».

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