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Gulf stream logistique

© Wikipedia / RedAndr [CC BY-SA 4.0]

Un vent de folie souffle sur l’immobilier logistique américain en ce début d’année. En l’espace de quelques semaines, Prologis a annoncé le rachat de son concurrent DCT Industrial Trust pour 8,4 Mds$ (7 Mds€) tandis que Blackstone a dévoilé l’acquisition de Gramercy Property Trust pour 7,6 Mds$ (6,4 Mds€).

Deux méga-opérations qui ont de prime abord un impact limité pour ne pas dire nul sur l’Europe. La première permet en effet à Prologis de renforcer sa présence sur des marchés tels que le sud de la Californie, la baie de San Francisco, New York/New Jersey, Seattle ou encore le sud de la Floride avec un portefeuille de 6,6 millions de m² et la seconde rend Blackstone propriétaire d’un patrimoine de 7,5 millions de m² outre-Atlantique. Mais en y regardant de plus près, les vagues créées par ces transactions devraient toucher à moyen terme les rivages du Vieux continent.

Avec une taille critique renforcée, Prologis aura encore plus de moyens pour mener à bien sa stratégie une fois l’opération totalement finalisée. En France, le leader international de l’immobilier logistique a fait du développement un de ses principaux leviers de croissance alors que les prix des actifs atteignent des niveaux élevés et que les taux de rendement n’en finissent pas de se comprimer. Le géant américain compte ainsi 200 000 m² en chantier dans l’Hexagone. Une politique qui nécessite d’avoir un volume de fonds propres important et les reins solides.

Quant à Blackstone, le titan de l’investissement remet un orteil dans l’immobilier logistique européen via l’opération. Bien que délesté de 39 ensembles vendus à AXA Investment Managers – Real Assets pour environ 1 Md€ l’an passé, Gramercy reste en effet actif sur le Vieux continent, notamment via son fonds Gramercy Property Europe III. Une zone géographique que Blackstone connaît sur le bout des doigts après avoir fondé en 2012 Logicor, plate-forme vendu cinq ans plus tard à China Investment Corporation pour 12,25 Mds€ avec un portefeuille logistique européen de 630 actifs totalisant 13,6 millions de m².

Sans pour autant s’attendre à un tsunami, les sismologues de l’immobilier européen ont donc tout intérêt à étudier de près ce tremblement de terre provoqué par les deux opérations.