Retour sur les acquisitions de bureaux de Gecina hors big deal Eurosic

Gecina a frappé fort cette année dans le QCA parisien. La foncière cotée dirigée par Beñat Ortega s’est emparée du Solstys, un ensemble de bureaux de 32 200 m² jusqu’ici détenu par Deka Immobilien, pour un montant total de 435 M€ droits inclus, soit 13 300 €/m².

Une transaction conséquente révélée par Business Immo le 19 mars dernier, qui marque le retour à l’acquisition de Gecina sur cette classe d’actifs. En effet, le dernier investissement de la foncière sur des bureaux remonte à 2019, du temps où le groupe était encore dirigé par Méka Brunel. Il avait alors réalisé une acquisition atypique : un échange d’actifs et le paiement d’une soulte.

Dans le détail, la foncière cotée avait signé auprès de la Caisse de retraite du personnel navigant (CRPN) l’immeuble de bureaux Carreau de Neuilly, situé au 106-116 avenue du Général-de-Gaulle à Neuilly-sur-Seine, pour un montant de 306 M€ hors droits. En échange de cet immeuble d’environ 34 000 m², renommé depuis Les Arches du Carreau et faisant l’objet d’une restructuration, Gecina avait cédé deux immeubles de bureaux pour un montant total de 238 M€ hors droits : le 12-16 boulevard du Général-Leclerc à Neuilly-sur-Seine (17 500 m²), et le 22 rue du Général-Foy à Paris 8^e (3 200 m²). Et le différentiel de prix avait fait l’objet du paiement d’une soulte.

Un an plus tôt, en 2018, le groupe avait là encore investi dans du bureau à Neuilly-sur-Seine. Il avait signé auprès d’un investisseur institutionnel le 8 rue des Graviers, un immeuble de près de 5 000 m², pour un montant acte en main de 30,5 M€. Une acquisition stratégique pour la foncière puisqu’elle lui a permis de reconstituer un ensemble d’environ 20 000 m², Neuilly-Graviers, avec les immeubles adjacents qu’elle détenait déjà.

Évidemment, lorsque l’on se plonge dans le détail des acquisitions de bureaux de Gecina sur les dix dernières années, il est impossible ne pas évoquer le big deal Eurosic. Un tournant capital pour la foncière cotée qui était alors dirigée par Méka Brunel.

Ce « Méka Deal », comme l’ont surnommé certains à l’époque, a été réalisé en 2017 et a permis à la foncière de passer d’un patrimoine d’environ 15,3 Mds€ à 19,3 Mds€. Et de devenir par la même occasion un leader européen sur le secteur du bureau. Mais aussi leader du bureau « prime » en Île-de-France, comme en atteste le plan ci-dessus communiqué par Gecina à l’issue de ce rapprochement amical. Rappelons qu’un an auparavant, en 2016, Gecina et Eurosic s’étaient affrontés, y compris devant l’Autorité des marchés financiers (AMF), pour acquérir Foncière de Paris.

Mais revenons aux acquisitions de bureaux de Gecina hors big deal Eurosic. Toujours en 2017, la foncière cotée avait réalisé un investissement semblable à celui du 8 rue des Graviers avec l’immeuble d’environ 5 000 m² du 145 rue de Courcelles, dans le 17^e arrondissement, pour 63 M€ hors droits. Cet actif offrait au groupe une complémentarité avec l’immeuble adjacent, Le Banville, qu’elle détenait déjà. Aujourd’hui nommé Mondo, cet ensemble comprend une surface de plus de 30 000 m² et est occupé par Publicis Groupe, comme révélé par Business Immo.

Dans la capitale, toujours, Gecina a réalisé deux acquisitions dans les 8^e et 17^e arrondissements en 2016. L’une d’entre elles concerne le 7 rue de Madrid, un immeuble de 10 000 m² qui abrite depuis 2020 un espace WeWork. Il avait été acquis pour 63 M€. La seconde acquisition concerne le 34 rue Guersant, un immeuble de 5 700 m² signé pour 50,2 M€. Il s’agit aujourd’hui du siège de Perial qui l’a racheté en 2018 pour 63 M€.

Enfin, entre 2015 et 2016, quand Philippe Depoux, l’actuel président de La Française REM, était encore directeur général de Gecina, et Bernard Michel président de la foncière, le groupe avait réalisé deux transactions de bureaux conséquentes. En 2015, il avait signé la tour Van Gogh de 19 000 m² située au 5/9 rue Van Gogh, dans le 12^e arrondissement de Paris. Aujourd’hui nommée Ibox, cette tour avait été acquise pour un montant de 150 M€.

Puis, l’année suivante, en 2016, la foncière s’était emparée en blanc de l’immeuble Be Issy situé au 16 boulevard Garibaldi, à Issy-les-Moulineaux. Un actif de 25 000 m² signé pour un montant de 157,8 M€, ce qui représente le troisième plus gros investissement en bureau du groupe sur les dix dernières années hors big deal Eurosic. Quid désormais des prochains ?