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23 mai 2025 | 17:05 CET

Emmanuel Macron a mené sa semaine de séduction à l’endroit des décideurs économiques à l’occasion du sommet Choose France. Quelque 20 Mds€ d’investissements internationaux sur notre territoire, et même 40 Mds€ si l’on tient compte de ceux annoncés lors du sommet de l’IA tenu il y a quelques semaines.

L’un des temps forts pour notre industrie aura été l’annonce par Prologis de plus de 6,4 Mds€ d’investissements sur le territoire. Là encore, sur des data centers – quatre au total –, mais aussi sur la logistique : 1 Md€ pour déployer 750 000 m² d’entrepôts d’ici 2028. On devine la contrepartie. Il faudra évidemment accélérer les processus d’autorisation de construire si l’on veut rester dans le timing promis. Pour l’exécutif, cela impose d’attaquer au plus vite l’immense chantier de la simplification des normes.

D’aucuns dénoncent une pure opération de communication quand, dans le même temps, les grands patrons français défilent au tribunal de la grande démagogie qu’est devenu le Parlement et que les petits patrons et autres entrepreneurs se démènent dans l’enfer normatif et fiscal qu’est devenue la France.

En attendant, ne boudons pas le plaisir de voir l’immobilier se détacher de son image de rente – qu’un certain Emmanuel Macron s’évertue à entretenir – pour devenir une infrastructure au service des acteurs économiques.

Mais quitte à parler d’infrastructures, autant parler de celles qui manquent à tout un chacun : le logement ! Car si l’on veut accueillir de nouvelles industries, de nouvelles filières, de nouveaux investissements, de nouvelles formations, c’est bel et bien pour créer de l’emploi. Une stratégie d’attractivité économique ne peut se passer d’une politique du logement. L’inverse est vrai. Pas de logement, pas d’emploi. Pas d’emploi, pas de logement.

Si la décision, in fine, se fait à l’échelle du territoire, elle nécessite quand même une impulsion au plus haut niveau de l’État. Une impulsion qui devrait se traduire par un nouveau paradigme fiscal pour les investisseurs immobiliers, une nouvelle stratégie pour produire du logement abordable, un nouveau contrat social entre les acteurs publics et privés pour adapter et développer les territoires à la réalité économique de demain.

Ce ne sont pas les idées et propositions qui manquent. Ce sont les décisions. Sauf à se contenter d’aligner les chiffres d’investissements comme on additionne des choux et des carottes.