L’immobilier peine à retrouver son attractivité et les investisseurs commencent à perdre patience.
Deux baromètres viennent nous rappeler que les acteurs ont le moral dans les chaussettes. En France, celui de MSCI et BPCE Solutions immobilières nous révèle que 35 % des investisseurs envisagent même cette année de réduire leur allocation en immobilier. Idem au niveau européen où l’Inrev fait état d’une baisse de l’indicateur de confiance des investisseurs pour le deuxième trimestre d’affilée.
Le contexte macroéconomique et géopolitique pèse évidemment sur le moral des troupes. On aurait pu penser que l’immobilier pouvait être un îlot de stabilité dans un monde des affaires devenu volatil, voire chaotique depuis le lancement de la guerre commerciale. D’autant que les chiffres s’améliorent. L’investissement immobilier affiche une performance globale positive, rappelle l’Inrev dans sa dernière note. Même le bureau, cet actif honni, renoue avec la profitabilité après des semestres de rendements négatifs.
Las, il semble bien qu’il y ait une certaine déconnexion entre la confiance des investisseurs et la performance des actifs en Europe. Idem en France. Et cela se ressent sur les volumes d’investissement qui peinent à redécoller.
Que faudrait-il pour passer du frémissement au rebond ? Tout simplement la reconstitution d’une solide prime de risque pour l’immobilier. Deux voies sont possibles.
L’une par les taux. En dépit des politiques un peu plus accommandantes des banques centrales, les taux longs restent à des niveaux encore stratosphériques pour les investisseurs qui ont acheté dans le cycle précédent. La décision de statu quo de la FED et les propos de Christine Lagarde sur une fin proche des allègements monétaires de la Banque centrale européenne laissent peu d’espoir aux derniers supporters d’une baisse drastique des taux directeurs.
L’autre voie, c’est par les prix. Tant que le contexte ne change pas, les baisses de valeurs ne peuvent pas être terminées, à l’exception peut-être du « prime ». Ce qui oblige, dans un marché de plus en plus fragmenté, à soigneusement sélectionner aujourd’hui ce qui restera « prime » demain.