Business Immo, le site de l'industrie immobilière
Point de vue de Gontran Thüring, CNCC

Que le gouvernement arrête de stigmatiser le monde du commerce !

© Fotomay / Fotolia

Plusieurs ministres ont eu récemment des propos maladroits, pour ne pas dire malheureux, à l’égard du monde du commerce.

Il y a quelques semaines, Muriel Pénicaud a ainsi déclaré que « les emplois du commerce étaient les emplois du passé ! ». La ministre visait manifestement les emplois du commerce physique en les opposant à ceux de l’e-commerce. Voilà de quoi démoraliser les 3,5 millions de personnes qui travaillent dans le secteur, dont 20 % au sein des centres commerciaux. Par ailleurs, comment, avec de tels propos, motiver les jeunes à le rejoindre alors qu’il continue à embaucher et constitue l’une des meilleures possibilités d’ascenseur social ? Or, le commerce physique représente encore 90 % de l’activité en France. Il est devenu volontairement omnicanal et se transforme pour offrir un moment expérientiel qu’un écran de smartphone ne pourra jamais procurer, sans parler du coût environnemental des livraisons de l’e-commerce.

Il y a quelques jours, c’était au tour du ministre des Comptes publics d’affirmer qu’on ne pouvait pas dîner à Paris à moins de 200 €… Nous invitons Gérald Darmanin à fréquenter plus souvent les centres commerciaux et leurs nombreux points de restauration où le ticket moyen, toutes enseignes confondues, tourne aux alentours des 15 € !

Enfin, à la veille du Black Friday, voilà Brune Poirson qui poste un tweet vidéo affirmant que ce jour promotionnel constitue une double-arnaque, économique et écologique. C’est considérer les commerçants dans leur ensemble comme des gens malhonnêtes et les consommateurs comme des idiots !

Alors que les manifestations des gilets jaunes se multiplient, traduisant un ras-le-bol généralisé de nos concitoyens, il est difficile de comprendre et d’accepter de tels propos de la part de membres du gouvernement qui devraient intégrer que ce n’est pas en stigmatisant telle ou telle catégorie socio-professionnelle qu’on remettra « la France en marche ».

En revanche, quand il s’agit d’inventer de nouvelles recettes fiscales, le gouvernement sait trouver les acteurs du commerce. Ainsi en est-il de la Tascom (taxe sur les surfaces commerciales) qui a augmenté de 600 % en dix ans. Autre exemple récent, le PLF (projet de loi de finances) actuellement discuté au Parlement prévoit d’inclure les parkings commerciaux de la région Île-de-France dans le champ de la TSBCS (taxe sur les bureaux, les locaux commerciaux et de stockage) de façon à financer les dérapages budgétaires du Grand Paris Express… No comment !

Business Immo