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Mipim 2019 : entre douce euphorie et incroyables défis

Bon alors la crise ? Et la bulle ? Elle explose ou elle continue de pétiller dans les coupes de champagne ? Le Mipim est toujours un solide baromètre pour sentir le marché, se rassurer ou s’inquiéter du climat des affaires. Cette année, au sortir de la 30e édition du mondial de l’immobilier, flotte un sentiment un peu particulier. Celui d’une douce euphorie conjoncturelle qui se prolonge chaque année… d’une année supplémentaire. Et en même temps, d’un incroyable défi – celui de reconstruire la ville sur elle-même –, qui va nécessiter de la part de toute la chaîne de métiers de revoir son logiciel.

Pour les investisseurs, dont le TRI ne peut plus être le seul objectif et la valeur vénale l’unique référence. Les deux ne vont pas disparaître, mais la question des usages devient un critère de la création ou de la préservation de la valeur dans un environnement où l’on détricote la segmentation du marché. « La diversification sectorielle des investissements a toujours très bien fonctionné, sauf en temps de crise », rappelait un gestionnaire de fonds.

Pour les développeurs qui sont dans l’obligation de construire dans la sobriété. Jean-Louis Missika, l’adjoint à la maire de Paris en charge de l’urbanisme, a été très clair, même un peu cash, quand il a déclaré : « Le béton est au bâtiment ce que le diesel est à l’automobile. » La comparaison a été modérément appréciée par des opérateurs qui ont conscience de devoir basculer dans de nouveaux modes constructifs et de privilégier les matériaux biosourcés, au premier rang desquels le bois.

Nouveau logiciel également pour les territoires qui ne peuvent se contenter de se livrer la bataille de l’attractivité, mais doivent intégrer une dimension inclusive. Et ce, avec le concours des opérateurs privés.

Ces défis ne freinent ni l’ambition, ni l’ingéniosité des acteurs de la filière. En particulier les Français. Le Mipim a permis de montrer leur savoir-faire. Qu’il s’exprime à l’international, à l’exemple de la Cidade Matarazzo, à Sao-Paulo, développé par Alexandre Allard, qu’une certaine intelligentsia parisienne a chassé de l’Hôtel de la Marine au prétexte de la préservation du patrimoine. Ou qu’il se concrétise dans l’Hexagone, avec quatre opérations et projets récompensés par un Mipim Award. C’est ce « génie français » que l’État veut pousser à l’occasion des Jeux olympiques Paris 2024 dont Solideo a lancé la consultation pour la construction du village des athlètes.

Reste à savoir si la force du cycle ou les aléas économiques ne viendront pas briser les ambitions des uns, les rêves d’autres. Mardi soir, premier jour du Mipim, un feu d’artifice a été tiré à Cannes. Certains n’avaient pas vu cela depuis… 2007.

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