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Rebâtir la politique du logement

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S’il est noble, heureux et sain de se mobiliser pour rebâtir Notre-Dame de Paris après le terrible désastre, il serait opportun (un jour) d’en faire de même pour la politique du logement. Et de trouver (enfin) un consensus plutôt que de prêcher chacun pour sa propre chapelle. D’autant que tous partagent le même constat : la question du logement – abordable bien évidemment – est clé dans l’attractivité d’un territoire. Et pourtant, le logement est absent du Grand Débat national. Le Grand Absent !

Il ne se passe pas une semaine sans qu’on lise ou qu’on entende un cri d’alerte sur le logement. La question du prix – et non de la valeur – est au cœur de la problématique.

Les uns proposent de lutter contre la flambée en déverrouillant la production. Cette semaine, les promoteurs sont sortis du bois et ont publié un manifeste pour résoudre la crise du logement. Un de plus me direz-vous ? Celui-ci a le mérite de poser le problème à l’échelle européenne et d’apporter des pistes plutôt pragmatiques, comme par exemple la proposition que l’habitat se déploie sur les zones commerciales en périphérie où les investissements en infrastructures ont déjà été faits.

Le think tank Terra Nova – très écouté de la classe politique – s’est également penché sur la question de l’habitat dans les 20 ans à venir, retenant comme seul scénario tenable celui d’un réseau des métropoles. Un scénario dans lequel on déconcentre les activités économiques des pôles métropolitains pour mieux irriguer les villes moyennes et rurales. En clair, de réinventer la décentralisation. Il faudra au préalable réussir le déploiement du plan d’infrastructures numériques pour assurer le haut débit sur tout le territoire.

Un dernier se veut disruptif en s’attaquant à la fiscalité immobilière. C’est la thèse de Robin Rivaton, dans son dernier livre « La Ville pour tous* », qui promeut l’impôt personnalisé immobilier basé sur l’auto-évaluation de son bien. Selon son auteur, ce « new deal » fiscal découragerait la spéculation, obligerait les propriétaires à trouver des revenus pour s’acquitter de l’impôt et, in fine, remettrait de la fluidité dans le marché. Cela suppose en échange la suppression de tous les autres impôts immobiliers. La thèse est renversante. À tel point qu’elle pourrait faire trembler les fondations de Bercy.

Mais quelquefois, pour mieux rebâtir, il faut savoir déconstruire.

* Éditions de l’Observatoire

Mots-clés : Robin Rivaton
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