Existe- t-il une recette miracle pour être certain qu'un projet urbain fera le bonheur de ses usagers ? Sans doute pas. Chez Espaces ferroviaires, nous sommes néanmoins convaincus qu'une innovation urbaine concrète repose sur trois piliers : un écosystème collaboratif et responsable, une offre humaine intégrée pour les futurs usagers et enfin une conception économe en ressources.
La concertation, une intelligence collective
Pour chaque projet, nous opérons d'abord au travers d'un écosystème collaboratif et responsable qui nous amène à dialoguer avec les collectivités, les usagers et les partenaires privés. En tant qu'aménageur responsable, nous devons effectivement rassembler les futurs riverains autour d'un projet sur mesure et qui corresponde parfaitement à leurs attentes. Une approche d’autant plus cruciale pour des sites qui n'étaient initialement pas des « lieux de vie » – car à usage industriel ou professionnel –, mais qui sont désormais destinés à faire partie intégrante du nouveau quartier. Autrement dit : il faut donner un supplément d'âme aux projets en associant les futurs usagers dès leur conception. Sur notre futur quartier Hébert (Paris, 18e arrondissement), la concertation avec les parties prenantes s'est ainsi déroulée pendant près de deux ans, à travers notamment 12 rencontres, 8 ateliers de co-construction et une marche exploratoire. Au total, plus de 300 participants ont contribué à cette grande discussion. Des habitants « historiques » du quartier, mais aussi de très jeunes usagers, puisque plusieurs classes scolaires du quartier (CM2 et 3e) ont été invitées à s'exprimer.
Une offre humaine et intégrée pour les futurs usagers
L'élasticité constitue le second pilier de notre démarche d'innovation urbaine. Pour les non-initiés, il ne s'agit plus seulement de faire naître de nouveaux quartiers adaptés lors de leur livraison, mais aussi d'anticiper les usages de demain. Quelles seront les demandes de la ville dans 10 ou 25 ans ? Comment garantir que les espaces livrés seront capables d'évoluer ? Comment adapter notre processus de conception à cette nouvelle donne ? Voilà les enjeux de « l'élasticité ». Sur le terrain, il s’agit par exemple d'intégrer, dès la phase de conception, la possibilité de transformer, dans quelques années, certains bâtiments tertiaires ou d’activités en logements, et inversement. Ce changement d'approche implique notamment de réfléchir sur la largeur du bâtiment ou sa hauteur sous-plafond, qui ne sont pas dans les standards du bureau classique, ni dans ceux du logement.
Économiser les ressources
Réduire l’empreinte environnementale de nos activités est la raison d’être du groupe SNCF. Notre responsabilité est donc de construire des villes plus durables, plus économes en ressources. L'excellence environnementale est selon nous l'ultime condition de la naissance d'un nouveau quartier réellement innovant. À l'image du projet gare de Lyon-Daumesnil (Paris, 12e arrondissement) dont la durabilité est garantie par sept piliers : une densité aimable et positive, une très haute qualité d'habiter, une approche de quartier éponge (gestion alternative des eaux pluviales), une biodiversité positive, une conception bas carbone, une expérimentation sur les biodéchets et enfin, une priorité aux mobilités domestiques. Notre ambition ? Changer de prisme en transformant les contraintes initiales de ce programme situé en bordure ferroviaire, en un terrain d'expérimentations innovantes et audacieuses. Le futur quartier bénéficiera, par exemple, d'un important plan d'équipement photovoltaïque (40 % des toitures, 17 % des consommations électriques couvertes), d'un jardin central, d'une grande promenade végétalisée ou encore d'un raccordement au réseau de chaleur urbain de la ville de Paris. Des innovations qui bénéficieront aux travailleurs et habitants du quartier, mais aussi aux jeunes Parisiens accueillis par l'école et la crèche nouvellement créées.
